mercredi 13 août 2014

Plus du quart des césariennes pourraient être évitées

Le Monde.fr | 
Des gynécologues-obstétriciennes contrôlent l'état général d'un nouveau-né, le 27 juillet 2001 à l'Hôpital franco-britannique de Levallois-Perret, à la fin d'un accouchement par césarienne.
En France, les césariennes se sont multipliées ces quatre dernières décennies dans les cliniques et hôpitaux pratiquant des accouchements. Or, d'après cinq chercheurs, dont deux de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), 28 % de celles qui sont pratiquées en France auraient pu être évitées. L'étude, publiée dans la revue ACTA, a été menée sur un échantillon de près de 15 000 femmes sur quatre ans.
D'après les chiffres de 2009, un accouchement sur cinq est aujourd'hui réalisé par césarienne, contre 14 % en 1991. La proportion a même doublé en trente ans, mais reste bien inférieure à celle de pays comme l'Italie (38 %), le Mexique (42 %) ou les Etats-Unis (environ 30 %).

Parmi tous les accouchements, 7 % sont réalisés par des césariennes programmées, c'est-à-dire décidées à l'avance et non pas dans l'urgence. Celles-ci ont été plus fréquentes dans les cliniques privées (9,4 %) que dans les hôpitaux publics (6,6 %), selon une étude de l'Assurance-maladie portant sur 565 établissements de santé en 2011.
PLUS DE RISQUES DE COMPLICATIONS ET D'OBÉSITÉ
Pourtant, les césariennes sont associées à un risque plus élevé de complications infectieuses pour la mère comme pour l'enfant, rappelle l'Inserm. D'après l'Assurance-maladie, elles provoquent une mortalité néonatale du fœtus plus élevée que lors d'un accouchement naturel, ainsi qu'une mortalité pour la mère quatre fois plus élevée. Enfin, le coût d'une césarienne est supérieur de 20 % environ à celui d'un accouchement par voie basse sans complication, selon l'Assurance-maladie.
Par ailleurs, le risque d'obésité chez les enfants nés par césarienne serait à l'âge de 12 ans multiplié par 1,9. La césarienne empêche le nouveau-né d'avoir un contact initial avec la flore de la muqueuse de la filière pelvi-génitale de sa mère, le microbiote vaginal. Or, ce premier contact a d'importantes répercussions sur la constitution de la flore intestinale initiale du nourrisson.
Pour plus de précisions, lire : La naissance par césarienne favorise l'obésité

Par contre, les femmes qui ont donné naissance par césarienne à leur premier enfant ont un plus grand risque de complications si elles accouchent par voie vaginale pour le second, selon une étude menée sur plus de 2 300 femmes dans quatorze hôpitaux australiens, parue en 2012 sur le site scientifique américain PLOS (Public Library of Science) ONE. Les femmes ayant décidé de subir une seconde césarienne auraient ainsi un risque plus faible de décès ou de complications graves (0,9 %) que celles ayant choisi l'accouchement vaginal (2,4 %).

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