mercredi 13 août 2014

Jeu, musicothérapie, hygiène... l'Institut du bien vieillir Korian mène de front plusieurs projets


Entre recherche sociétale et pratique, l'Institut du bien vieillir Korian mène en parallèle plusieurs études. Parmi elles, une réflexion menée sur le jeu, la musicothérapie ou encore la mise en place d'une dynamique collective pour améliorer l'hygiène des mains en Ehpad.

Lancé en décembre dernier, l'Institut du bien vieillir Korian mène en parallèle plusieurs projets, certains plutôt prospectifs et d'autres plus pratiques. Dans le champ sociétal, il s'interroge notamment sur la notion "vieillir demain", "à une échéance de 10 ou 15 ans", précise le Dr Philippe Denormandie, directeur général adjoint du groupe Korian et directeur de l'institut. "Nous avons engagé un travail sur les signaux faibles. Nous sommes en train d'identifier quelques grandes hypothèses pour savoir comment l'on va vieillir demain, est-ce que cela sera en communauté, avec une organisation intergénérationnelle ou transfrontalière ?", explique-t-il. Après avoir identifié ces tendances, l'institut va lancer une étude, afin de valider ou non ces hypothèses, "auprès des générations qui seront les grands seniors de demain". Ces tendances vérifiées seront alors présentées au mois de novembre prochain.
Jeu et musicothérapie 

Du côté de la recherche pratique, c'est une étude sur le jeu qui vient de se terminer, notamment menée avec le Ludopôle de Lyon. L'objectif est d'analyser l'impact du jeu sur les capacités cognitives ou les troubles du comportement. Une nouvelle façon d'appréhender le jeu a été expérimentée, avec une plus grande indépendance laissée à la personne. "Nous nous sommes rendus compte que le jeu est un aspect extrêmement important du plaisir, reprend Philippe Denormandie. L'étude nous a montré qu'il existe un décalage entre ce que peut imaginer le professionnel du désir de la personne âgée, et ce qu'elle souhaite vraiment." Les résultats de cette expérimentation vont maintenant être analysés, et ils devraient être présentés à l'été ou au mois de septembre prochain. 


À côté du jeu, la musicothérapie est un autre domaine d'étude de l'Institut du bien vieillir Korian. Les chercheurs s'attachent ici à définir des procédures, afin de mettre en place de façon efficace cette thérapie non médicamenteuse dans les établissements. "L'objectif de l'institut est de comprendre comment les procédures peuvent vraiment modifier les comportements des organisations, reprend Philippe Denormandie. Ici il s'agit de voir comment faire entrer la notion de la musique comme un outil important de gestion de la douleur, comment le mettre en place et pourquoi il existe des résistances." 

Améliorer l'hygiène des mains, de façon collective


En parallèle, l'institut mène également un travail avec le Conservatoire national des arts et métiers, dans le domaine de la gestion des risques."Nous cherchons à déterminer si l'on peut, par des procédures collectives d'amélioration de l'hygiène des mains, diminuer les infections chez les personnes âgées", détaille le directeur de l'institut. Les établissements sont des lieux ouverts et, précise le Dr Denormandie, il ne s'agit pas seulement d'utiliser des solutions hydro-alcooliques. Là encore il s'agit de déterminer des procédures collectives pour changer les façons de faire."25 établissements ont souhaité participer à l'expérimentation et nous en avons retenu 13, ajoute-t-il. Actuellement nous sommes presque à mi-chemin, nous allons relever les premiers indicateurs." 



Pour améliorer l'hygiène des mains, un travail collectif s'avère donc nécessaire, "l'action d'une personne ne sert à rien, poursuit-il. Le comportement de la famille ou des visiteurs est aussi important que celui du personnel. Nous étudions alors comment mettre en place une dynamique collective, où sont les freins et quels sont les éléments positifs." Philippe Denormandie rapporte alors un constat intéressant, les personnes âgées elles-mêmes semblent entrer dans ce processus. "Il s'agit d'un véritable enjeu, lance-t-il. Dans les Ehpad, la transmission de germes peut se transformer rapidement en drame. Lorsqu'une personne est fragile, il ne manque pas grand chose pour qu'une infection externe déséquilibre la situation. Et l'infection chez les personnes âgées, comme chez les personnes handicapées, est sournoise." 



D'autres projets sont encore en cours, dont certains concernent les nouvelles technologies, la géolocalisation mais également un robot de déambulation. Afin de mener ses études à l'avenir, l'institut travaille également à la réalisation d'une cohorte scientifique, grâce au dossier informatisé du groupe, qui gère plus de 10 000 résidents. 
Cécile Rabeux

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