dimanche 9 mars 2014

Loin de la petite déprime

MÉLYSSA GAGNON 04 mars 2014 

QUEBEC


(Chicoutimi) Dépressions sévères, anxiété, syndrome post-traumatique, troubles psychotiques. Les cas de maladie mentale sont en hausse, dans la région comme ailleurs. Les intervenants en psychiatrie sont confrontés à des pathologies de plus en plus lourdes et à des patients qui n'hésitent pas à mélanger médicaments et alcool ou à s'automédiquer avec un cocktail de stupéfiants.






Le mariage entre maladie mentale et consommation fournit des résultats explosifs. Les patients se désorganisent et la charge émotionnelle sur le personnel s'alourdit.
Ce constat empreint de lucidité est celui du Dr Rupert Lessard, psychiatre et co-gestionnaire médical du programme Santé mentale au CSSS de Chicoutimi. Le spécialiste n'utilise pas la langue de bois pour dresser le portrait d'une réalité qui a beaucoup évolué au fil des ans. Il croit que la disparition du cadre social et familial traditionnel a contribué à l'émergence de certains troubles de comportement. Il est aussi d'avis que les campagnes de sensibilisation visant à démystifier la maladie mentale ont engendré une explosion du nombre de consultations.
« On ne voit plus de petites "déprimettes". Les gens nous disent : "c'est mon problème, mais c'est ton problème de le régler". La surcharge est énorme sur le personnel. Au plan émotif, ils sont rentrés dedans », exprime le médecin.
Son collègue spécialiste Michel Saint-Hilaire croit que la consommation de drogues est devenue la bête noire de la psychiatrie.

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