samedi 1 février 2014

Manifestations en Europe pour soutenir le droit à l'IVG en Espagne

Le Monde.fr avec AFP | 
A Paris, les participants doivent se retrouver à partir de 14 heures, place Joffre dans le 7e arrondissement, pour se rendre jusqu'à l'ambassade d'Espagne.
A Paris, les participants doivent se retrouver à partir de 14 heures, place Joffre dans le 7e arrondissement, pour se rendre jusqu'à l'ambassade d'Espagne. | AFP/REMY GABALDA
Les défenseurs de l'avortement, rejoints par un groupe de femmes arrivées à bord d'un « train de la liberté », manifestent samedi 1er février à Madrid contre le projet de loi supprimant quasiment le droit à avorter, parallèlement à d'autres manifestations de soutien à Londres et Paris.
« Ce train de la liberté [qui a quitté vendredi Gijon, dans le nord du pays] va à Madrid en passant par Valladolid », où s'est ouverte vendredi la Convention du Parti populaire, « pour dire au ministre conservateur Alberto Ruiz Gallardon que nous ne voulons pas qu'il touche à la loi » de 2010, a expliqué Begoña Pinero, porte-parole de l'association féministe des Asturies Las Comadres, qui a lancé l'idée de ce voyage.

La loi actuelle, votée sous l'ancien gouvernement socialiste, autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du fœtus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère. « Nous, les femmes, sommes libres et nous sommes capables de décider quand nous voulons être mère », a estimé Begoña Pinero.
Le groupe rejoindra des milliers d'autres personnes, venues d'Espagne et d'autres pays comme la France, qui ont prévu de manifester jusqu'aux abords du Parlement pour dénoncer le projet de loi du gouvernement conservateur. Une délégation ira jusqu'au Congrès des députés pour remettre un manifeste intitulé Droit à décider : je décide, a expliqué Puy Zaton, du collectif « Décider nous rend libres », qui regroupe plus de 300 associations.
« La maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tous, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilité », écrit le collectif dans ce manifeste.
MANIFESTATION À PARIS
Ailleurs en Europe, des manifestations sont également prévues, notamment à Paris et Londres. A Paris, les participants doivent se retrouver à partir de 14 heures, place Joffre dans le 7earrondissement, pour se rendre jusqu'à l'ambassade d'Espagne.
Des manifestations sont également organisées à Bordeaux, Marseille, Nantes, Strasbourg et Toulouse, ainsi que des rassemblements dans une trentaine de villes, selon l'association Osez le féminisme.
Les manifestants se retrouveront à l'appel notamment du planning familial, de l'association nationale des centres d'interruption de grossesse et de contraception (ANCIC) et de la coordination des associations pour le droit à l'avortement et la contraception (Cadac), pour « soutenir le combat des femmes espagnoles ».
De nombreuses associations, syndicats ou partis politiques soutiennent le mouvement : la Marche mondiale des femmes, Médecins du monde, la CGT, le syndicat Solidaires, EELV, Lutte Ouvrière, le NPA, le PCF, le Parti de Gauche, la Ligue des droits de l'Homme, etc.
« MAINTENIR LES FEMMES DANS UN STATUT SOCIAL ÉTROIT ET DE SOUMISSION »
Le gouvernement conservateur espagnol de Mariano Rajoy a approuvé un projet de loi qui supprime l'avortement en Espagne sauf en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable. Un projet de loi salué jeudi comme une« avancée positive » par les évêques espagnols. « Les évêques saluent toujours les initiatives en faveur de la vie humaine, d'où qu'elles viennent », a affirmé la commission permanente de la Conférence épiscopale.
Les associations organisatrices de la manifestation de samedi à Madrid se sont en revanche insurgées :
« Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes, au mépris des droits humains fondamentaux, il annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission. (...) Cette attaque du gouvernement espagnol s'inscrit dans l'offensive européenne des opposants aux droits des femmes. »
Plusieurs centaines de personnes – 2 000 selon les organisateurs – ont déjà manifesté mercredi soir à Bruxelles contre le projet de loi espagnol. Plusieurs milliers d'opposants à l'avortement avaient manifesté le 19 janvier à Paris, à la veille de l'examen à l'Assemblée d'un texte incluant des dispositions visant à consolider l'accès à l'IVG en France. Il a été voté le 28 janvier

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