samedi 25 janvier 2014

Des parlementaires invitent à se préparer sans tarder à la médecine personnalisée



L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), saisi par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, vient de publier un rapport sur la médecine personnalisée. Quelle que soit la définition retenue, indiquent alors les parlementaires*, elle implique "un changement de paradigme dans l'approche du traitement de la maladie qui entraîne des bouleversements socio-économiques importants dans le secteur de la santé et exige de garantir l'égalité d'accès au soins et la protection des citoyens". Il faut dès lors "s'y préparer sans tarder", estiment-ils. Ils évoquent en effet de nouveaux métiers et de nouveaux acteurs, notamment les biologistes du génome et les bio-informaticiens, ou encore la mise en commun des savoirs des grands laboratoires de l'industrie pharmaceutique, la définition de normes de gestion des données génétiques et des dossiers médicaux personnels... Et au-delà de l'oncologie, qui est le domaine essentiel de la médecine personnalisée, elle devrait aussi être plus utilisée dans le champ de la prévention, considèrent les auteurs.


Fort de leur constat, les députés estiment que cette nouvelle approche de la médecine doit être accompagnée d'une politique d'éducation à la santé et de débats publics afin que le citoyen comprenne bien les apports et les contraintes. Ainsi parmi la trentaine de nouvelles recommandations de l'office figurent huit idées pour informer sur la valeur prédictive des tests génétiques. Et puisque la relation médecin-malade va évoluer, l'Opecst propose en outre une réforme de la formation des personnels de santé (7 suggestions) comme, par exemple, assurer une formation en informatique permettant à tous les soignants de trouver et d'extraire la bonne donnée pour effectuer leurs choix, ou créer des cursus formant aux nouveaux métiers de biomédecine, ou encore diversifier les parcours pour favoriser les doubles cursus sciences dures ou sciences humaines et sociales et médecine-biologie... Les députés invitent également les institutions française à se préparer au changement (5 propositions) via une intégration dans la Stratégie nationale de santé (SNS) ou encore la définition d'une méthodologie et d'une stratégie globale. Et de ne pas oublier des recommandations pour "assurer un égal accès de tous les citoyens aux nouvelles thérapies" et "protéger les données personnelles". Il en va ainsi de la construction du futur "parcours de confiance".

Pia Hémery

* Les auteurs de ce rapport sont les députés Alain Claeys (SRC, Vienne) et Jean-Sébastien Vialatte (UMP, Var).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire