mardi 22 octobre 2013

1971/2008, infirmière psychiatrique à l'hôpital.

 |  PAR PASCAL B

 Ce texte a été écrit par Marie-Christine Texier à l'occasion de la série de débats organisée à Niort, les 16, 18, 19 octobre sur le thème "Peut-on encore sauver la psychiatrie". http://www.rezocitoyen.org/Peut-on-encore-sauver-la-psychiatrie.html
  Une profession qui a disparu.                                       
Suite à un décret de 1992 le programme des études en soins infirmiers incorpore désormais les connaissances en psychiatrie. Ainsi les infirmiers diplômés en soins généraux peuvent aujourd'hui travailler dans le champ de la santé mentale. Les écoles de formation des infirmiers en psychiatrie seront alors fermées et les 4000 heures de cet enseignement spécifique vont se réduire à 720 heures dans cette nouvelle formation.
Un rapport de juillet 2001 montrera une transition parfois compliquée entre les infirmiers de secteur psychiatrique en voie de disparition et les infirmiers diplômés d'Etat . Ce n'est que 9 ans plus tard, avec le plan psychiatrie et santé mentale 2005-2008 que la notion de tutorat voit le jour. Il s'avère en effet nécessaire de gérer la crise de compétences entre ces 2 formations infirmières. Un tutorat que nous appelions encore de nos voeux en 2008 au moment de mon départ en retraite!

En plus, à côté de cette réduction d'heures, s'opérait un virage sur les outils théoriques. Rencontrer, accompagner le patient n'étaient pas qu'une question de "feeling". La rencontre pour accompagner le patient se soutenait d'un savoir. Cette sensation quotidienne de tour de Babel entre infirmiers de formation différente, au sein d'une même équipe, s'incarnait dans les différentes réunions de synthèse, pour les uns, cliniques pour les autres, au cours desquelles nos jeunes collègues envisageaient un nombre incalculable de patients manipulateurs. Quoi de plus normal lorsqu'on ne peut pas penser ce que nous donne à voir un malade ! Et Dieu sait combien il est compliqué de travailler sereinement lorsqu'on se sent face à un sujet "manipulateur" ! Dans ces mêmes temps d'échange nous découvrions des malades qui ne s'observaient, ne se racontaient que sous le filtre chimique du médicament.
“Comment va ce patient?"
"Trop tôt pour le dire, son traitement date de 2 jours seulement”.

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