dimanche 21 juillet 2013

Dans les déserts médicaux, bientôt des cabines de téléconsultation pour soigner les patients

Crédit photo : DR






Une entreprise aixoise,Health fordevelopment (H4D), fabrique et commercialise des cabines de téléconsultationafin de rompre l’isolement sanitaire des patients dans les déserts médicaux. Médecin généraliste de formation, son fondateur,Franck Baudino, a exercé en France dans des zones sous-denses mais aussi au Vietnam, en Inde et en Amérique du Sud. Après l’obtention du brevet en 2006, la société H4D (créée en 2008) a lancé leur commercialisation. Celles-ci ont facilement trouvé leur place dans les mairies, les casernes de pompiers ou bien encore les maisons de retraite, c’est-à-dire dans des lieux fermés et surveillés. Mais elles ne sont pas à proprement parler mobiles. « Ces cabines doivent s’ancrer dans le paysage et doivent aider les patients à identifier des lieux médicaux proches de chez eux », souligne Franck Baudino.

Une cabine multifonctionnelle

Les cabines mesurent 1,40 m de large, 1,90 m de longueur et 1 m de haut, permettant à un patient de toute corpulence d’y entrer. Cet espace permet à un médecin d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical.
Une voix off et un film indiquent au patient comment utiliser les appareils pour permettre au médecin d’établir le diagnostic. Cette télésurveillance peut être plus spécialisée quand elle inclut l’utilisation d’un électrocardiogramme ainsi que d’autres produits hospitaliers. Les patients peuvent également accéder dans les cabines à une réelle téléconsultation avec un médecin, ce qui permet de rompre l’isolement géographique. Grâce aux outils de visioconférence, le médecin peut examiner le patient à distance en guidant le patient dans la manipulation des appareils. Les instruments présents dans la cabine rendent possible de nombreuses prises de mesures. Elles abritent, entre autres, un électrocardiogramme, un stéthoscope, une caméra pour un examen dermatologique, une caméra pour un examen ORL ainsi que des appareils de mesure pour le poids et la taille. « C’est un cabinet médical automatisé, comprenant tous les instruments pour un examen "non invasif», explique Franck Baudino. Les premiers tests ont été réalisés avec des médecins généralistes mais ces cabines ont vocation à faire intervenir des spécialistes (dermatologues, ORL...) entéléconsultation, voire à mettre en lien les différentes professions.

Une utilisation contrôlée

L’utilisation de ces télécabines est autorisée et réglementée par un décret sur la télémédecine paru en octobre 2010. Elle a reçu l’aval de plusieurs agences régionales de santé (ARS) et de l’Ordre des médecins, précise Franck Baudino. Les cabines disposent d’horaires d’ouverture adaptés afin d’éviter de concurrencer les médecins. « Nous sommes en partenariat avec les médecins locaux. Ces cabines doivent être intégrées dans le parcours de soins, en tant que complément », précise Franck Baudino. Les utilisateurs peuvent d’ailleurs récupérer leurs données mesurées par la cabine sur le site Internetwww.jemesurveille.com afin de les communiquer à leur médecin traitant. De plus, la consultation médicale faite dans la cabine est prise en charge normalement par la Sécurité sociale.
Ces cabines sont accessibles à la location ou à l’achat et le prix varie en fonction du type de clientèle. Ces clients sont pour moitié publics (collectivités locales) et pour moitié privés (centres hospitaliers, maisons de retraite...). Les machines seront, dans un premier temps, installées en France, en zones rurales et dans des quartiers défavorisés et, par la suite, vendues à l’étranger (Gabon, Bulgarie). À ce jour, plus de trente cabines ont été commandées pour un montant total d’environ deux millions d’euros.
› VIRGINIE MONTMARTIN

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