mardi 4 juin 2013

Les affinités sélectives


Les affinités sélectives

Discussion critique de thèmes contemporains par Marcel Gauchet et Charles Melman (*)

Nous avons déjà noté, ici même, à plusieurs reprises, la qualité de la revue lacanienne de Paris, « La Célibataire ». Dans le n°24 de l'été 2012, un débat autour du thème « Qu'y a-t-il a attendre d'une psychanalyse ? » était proposé (1). Au préalable, une série de numéros spéciaux avaient été consacrés aux trois religions monothéistes : « Le bonheur juif » (n°15), « Le christianisme » (n°16) et « Les délices de l'islam » (n°17). Sans oublier le n°20 intitulé « Les mémoires » (2).

Le numéro 25 (Hiver 2012) tourne, pour l'essentiel, autour d'un débat entre Marcel Gauchet et Charles Melman, joute verbale qui s'est tenue en trois séances, en mars et mai 2012. C'est une conversation à bâtons rompus entre deux maîtres. Les propos sont parfois abscons, comme souvent quand des intellectuels de haut niveau s'interpellent autour de la psychanalyse, mais le lecteur tenace y trouve finalement son bonheur.

Que reste-t-il aujourd'hui de la pensée de Freud et de la route tracée par Lacan ? Quel héritage l'Europe de 1900 puis celle de 1950 ont-elles laissé à un Européen de 2013 ? Que faut-il penser de l'autisme et de l'hystérie, de la dépression, de l'anorexie ou encore de la boulimie. Que dire des pathologies nouvelles, de la nouvelle appréhension de la sexualité. Que valent aujourd'hui les quatre concepts classiques : individu, sujet, personne, personnalité ?

Dans cet échange particulièrement ardu et théorique, Charles Melman trouve néanmoins le moyen d'introduire une bonne blague juive, celle du prêtre, du pasteur et du rabbin, qui discutent de la part des quêtes qui revient à Dieu et de celle qui échoit à son serviteur, une illustration amusante de la question de l'échange.

Intéressant si l'on sait s'accrocher.

Jean-Pierre Allali

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