mardi 4 juin 2013

Comment limiter le risque de réhospitalisation en psychiatrie ?
Publié le 03/05/2013

Dans les pays à haut niveau de vie (comme les États-Unis, la Grande-Bretagne ou le Canada, par exemple), on constate que plus de 13 % des patients hospitalisés en psychiatrie se trouvent réadmis, peu après leur sortie (concrètement, avant une période de trois mois). Dans tous les pays, cette réhospitalisation rapide constitue un critère de « mauvaise qualité » de la prise en charge  et la limitation de ce risque est donc un objectif d’amélioration des soins en psychiatrie.

Une réadmission précoce en psychiatrie peut d’ailleurs refléter à la fois une médiocre qualité des soins au patient hospitalisé, mais aussi une mauvaise coordination avec les autres acteurs du système de santé mentale, partenaires du secteur hospitalier : services de post-cure, dispensaires, médecins de ville, etc.

The British Journal of Psychiatry publie une méta-analyse canadienne (portant sur 15 études), consacrée aux moyens susceptibles de prévenir les réadmissions précoces en milieu hospitalier. Comme on peut le penser a priori, une réduction du risque de réhospitalisation rapide est observée avec des interventions efficaces lors du premier séjour à l’hôpital, avant et après la sortie. Grâce à ces interventions thérapeutiques associant une évaluation correcte des besoins, une prescription médicamenteuse, et une psychothérapie, on constate que cette réduction statistiquement significative du risque de réhospitalisation peut s’élever de 14 à 37 %.

Les auteurs estiment que « de nombreux éléments d’intervention efficace sont réalisables » et susceptibles d’être rentables, eu égard au coût (parfois très important) des hospitalisations. Les recherches ultérieures devront toutefois préciser quels types d’intervention se révèlent les plus judicieux, « nécessaires ou suffisants », pour prévenir une réadmission rapide en hôpital psychiatrique. 

Dr Alain Cohen

Vigod SN et coll.: Transitional interventions to reduce early psychiatric readmissions in adults:
systematic review. Br J Psychiatry, 2013; 202: 187–194.

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