Publié le 09/04/2013
Les médicaments antidépresseurs constituent l’approche classique contre la dépression, malgré leurs limitations (effets secondaires, refus de leur prise par certains patients, rechutes après leur arrêt). Les traitements psychologiques pourraient donc offrir une alternative viable, notamment dans les pays non occidentaux où l’utilisation d’antidépresseurs s’avère encore plus fréquente, en raison de la disponibilité limitée des psychothérapies. Cela justifie l’intérêt de traitements psychologiques, simples mais efficaces.
Compte tenu de son efficacité et son protocole relativement simple, l’activation comportementale (behavioural activation) [1] représente une telle piste. Il s’agit d’une thérapie contre la dépression, axée sur la « planification d’activités à encourager » chez les patients (alors qu’ils les évitent) et sur « l’analyse de la fonction des processus cognitifs » (par exemple, la rumination) sous-tendant des processus d’évitement.
Comparativement à la thérapie cognitivo-comportementaliste classique, l’intérêt de cette technique contre la dépression consiste dans la plus grande facilité de formation des professionnels devant l’appliquer et dans son utilisation possible en milieu ambulatoire ou hospitalier. L’activation comportementale pourrait donc offrir une alternative valable aux antidépresseurs dans le trouble dépressif majeur.
Portant sur 100 patients répartis de façon randomisée à 50 %-50 % entre activation comportementale et traitement antidépresseur habituel, une étude apprécie l’efficacité de l’activation comportementale contre le trouble dépressif majeur, dans la pratique clinique en Iran. Le principal critère d’évaluation est la dépression, estimée avec le Beck Depression Inventory [2] et l’échelle de dépression de Hamilton[3] aux semaines 0, 4, 13 et 49. La réduction des symptômes se montre plus marquée dans le groupe traité par activation comportementale que dans le groupe sous antidépresseurs. Cette technique est donc efficace contre le trouble dépressif majeur, en particulier pour les sujets les plus sévèrement déprimés, et les auteurs proposent d’en recommander l’usage, en particulier dans les pays non occidentaux comme l’Iran.
[1] http://en.wikipedia.org/wiki/Behavioral_activation
[2] http://www.echelles-psychiatrie.com/pdf/echelle-beck.pdf [3] http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_d%C3%A9pression_de_Hamilton
Dr Alain Cohen
Moradveisi L et coll.: Behavioural activation v. antidepressant medication for treating depression in Iran: randomised trial. Br J Psychiatry 2013; 202:204–211.
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mercredi 24 avril 2013
L’activation comportementale, efficace contre la dépression
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