mardi 23 avril 2013

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Punir, c’est con. Parfois, c’est bon

S'il est une chose qui me déprime profondément c'est l'idée de me taper jusqu'à la fin de ma carrière ces réunions à la con où l'on feint de s'interroger pour la première fois dans l'histoire de l'humanité sur la différence entre sanction et punition, où l' intervenant extérieur baisse d'un ton, cligne des yeux et explore (sans bien sûr culpabiliser ces bourreaux de profs sommaires dans leur envie de châtier, aveugles dans leur manière monolithique de considérer leurs relations avec les élèves, "tu punis, ce n'est pas sale. C'est juste que tu vas mal")  la possibilité d'un monde meilleur où l'on s'y prendrait différemment, en surmontant les névroses de l'élève, de soi-même, en analysant tout à tête reposée (ses peurs, ses réflexes, ses pulsions, sa vie antérieure), en suivant douze protocoles, bref, en passant trois semaines sur un truc qui méritait cinq minutes. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai subi ce type de raout à la croûte.

Je n'aime pas punir. Je punis très peu. D'abord parce que ça m'ennuie. Parce que je n'aime pas, contrairement à Zazie, "faire chier les mômes". Parce que je le fais mal, sans conviction, sans motivation. Parce que remplir le papelard  ad hoc ou ramasser la punition m'assomme. Parce que je préfère qu'un incident soit réglé sur le champ, traité immédiatement. Je préfère, en général, m'en tenir à quelques remarques franches  voire cassantes, à deux minutes de discussion à la fin du cours, à des systèmes de dissuasion (à la Jack Bauer, parfois). Je comprends tout à fait que l'on fasse autrement

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