dimanche 31 mars 2013

Remue-méninges autour de l’avenir de la profession


De congrès en rencontres nationales, le week-end dernier a été riche en débats. Les étudiants en médecine de l’ANEMF à Tours, les remplaçants de REaGJIR à Clermont Ferrand et les acteurs des maisons et pôles de santé à Toulouse ont lancé des pistes originales pour plancher notamment sur le renouvellement de l’offre de soins.

Interdisciplinarité, délégation de tâches, travail en équipe… Des étudiants en médecine aux praticiens des maisons de santé pluriprofessionnelles en passant par les remplaçants, tous ne jurent plus que par ces trois tendances clés. Chacun, à son niveau d’entrée dans le système de santé, propose une série de réformes à mettre en place pour dessiner l’offre de soins de demain. Mais « pour réformer l’ensemble, ne faut-il pas commencer par réformer la base ? », s’interroge Mathieu Levaillant, vice-président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf). S’il a surtout été question au cours du Congrès, organisé à Tours le week-end dernier, des modalités d’entrée dans les études médicales, c’est avant tout pour permettre aux étudiants présents d’apporter leur propre réflexion quant à l’avenir de la profession.

L’interprofessionalité est une chance

L’Anemf propose l’instauration de stages en ambulatoire dès la première année de médecine et voit l’interprofessionnalité comme une chance. « Il est important que les étudiants voient dès le début de leurs études le type d’exercice qui les attend mais aussi qu’ils soient formés au travail en équipe avec d’autres professionnels de santé », explique Mathieu Levaillant.

Faire découvrir le milieu ambulatoire, c’est aussi l’ambition affichée des remplaçants de Reagjir qui ont abordé le sujet au cours de leurs 3es Rencontres Nationales les 22 et 23 mars à Clermont-Ferrand. L’organisation, qui voit dans l’exercice de demain plus de salariat, a ainsi défendu sa proposition d’Offre publique de soins ambulatoires (OPSA). Celle-ci doit permettre aux remplaçants de découvrir le milieu ambulatoire au sein de zones déficitaires sous un statut de salarié.

Enfin, difficile d’imaginer l’exercice de demain sans les maisons et pôles de santé qui séduisent de plus en plus de jeunes. Preuve en est le nombre croissant des participants aux journées de la Fédération Française des Maisons et Pôles de Santé (FFMPS) qui ont accueilli 500 personnes alors que son président, Pierre de Haas, n’en attendait que 300. Présents, les représentants du gouvernement ont assuré qu’ils allaient enclencher les démarches pour pérenniser le modèle économique des expérimentations de nouveaux modes de rémunération (ENMR), enveloppe destinée à indemniser le travail en équipe. La Fédération a également signé une Convention avec la HAS qui doit aboutir à la création d’un « centre de ressources  » pour aider les différents professionnels de santé à concevoir des recommandations sur l’organisation en soins primaires. La place de l’usager dans le système de santé, acteur de son parcours de soins, a également été évoquée. Des idées et des débats qui font écho à la « médecine de parcours » évoquée dans le discours du Premier ministre sur lastratégie nationale de santé à Grenoble, en février.
Caroline Laires-Tavares, caroline.laires-tavares@legeneraliste.fr

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