samedi 2 mars 2013

Nouveau plaidoyer pour un master infirmier en psychiatrie

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Cela fait des années que ce constat existe : travailler en psychiatrie nécessite des compétences complémentaires. Deux syndicats infirmiers ont à nouveau argumenté en faveur d’un master spécialisé. Seront-ils cette fois entendus ?
Après un plan de santé mentale et deux rapports – Couty en 2009 et Milon l’an dernier – favorables à la création d’un master professionnel spécialisé en psychiatrie (bac + 5), le sujet est à nouveau sur la table.
Auditionnés vendredi dernier à l’Assemblée nationale par le député socialiste Denys Robiliard, rapporteur d’une mission concernant la révision de la loi du 5 juillet 2011 relative aux soins sans consentement (en partie censurée par le Conseil constitutionnel), deux syndicats infirmiers, le Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI) et la Coordination nationale infirmière (CNI) ont profité de l’occasion pour plaider en faveur d’un master en psychiatrie.
Turnover, situations de violence, injections réalisées de force, surveillance de patients potentiellement dangereux… Les infirmiers dans les services de psychiatrie «  connaissent des difficultés d'adaptation à la spécificité de la prise en charge des patients psychiatriques », selon le rapport Couty. Le constat n’est donc pas neuf : la psychiatrie nécessite une véritable expertise clinique et organisationnelle en pratique infirmière.
La suppression du diplôme d'infirmier de secteur psychiatrique (ISP), en 1992, en faveur de la même formation initiale pour tous, a certes permis une polyvalence des compétences et personne ne milite pour un retour à l’ISP. Cependant « on est passé de plus de 4000 heures de formation pour les infirmiers psy à seulement 120 heures de spécialisation », explique la CNI. Des aménagements largement insuffisants ont tenté de pallier à ce recul des compétences spécialisées : une formation en alternance (cinq fois trois jours sur deux ans) a été mise en place en 2004 et le principe d’un tutorat en 2006.
Selon la CNI, ce diplôme universitaire aurait au moins trois avantages : « Le premier serait la valorisation de l’exercice en psychiatrie, le second serait financier. Enfin, il ouvrirait la porte à un élargissement du champ d'exercice, tel que le développement d'un exercice libéral en psychiatrie, voire le transfert de certaines compétences du psychiatre et du psychologue vers l'infirmier ».
Claire Dubois

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