mercredi 27 mars 2013

La plume et le bistouri

Hésitations éthiques autour des autotests sur le sida

Cela peut être déroutant, la bioéthique. On en a un joli exemple avec la question des autotests sur le sida,  ces kits de dépistage qui pourraient permettre à chacun de tester son éventuelle séropositivité.
La semaine dernière, le Conseil national du sida se prononçait clairement pour leur  diffusion . Cette aprés midi, le Comité consultatif national de bioéthique (CCNE) s'est montré, pour sa part,  beaucoup plus réservé. Notant par exemple que  "lorsque que le résultat de l’autotest indique une séronégativité, c’est le cas le plus fréquent, le risque pour la personne est d’être faussement rassurée par le résultat négatif attendu de ce test pratiqué par elle-seule, de ne pas effectuer un test de confirmation, et ce d’autant que la personne a, a priori, utilisé l’autotest en raison d’une réticence à entrer dans le système actuel de dépistage accompagné".
Pour autant, le CCNE se doutant bien que ces autotests devraient, bientôt, être diffusés, en Europe comme ils le sont déjà aux USA, il insiste pour que les autorités sanitaires s’assurent, avant toute commercialisation, de «leur efficacité», qu’elles organisent «la mise à disposition commerciale des auto tests par les pharmacies voire sur les sites Internet des pharmacies», et qu’elles «développent un effort encore accru en matière de prévention".
Comment expliquer, néanmoins, ces positions différentes de deux instances, normalement sensibles aux mêmes valeurs éthiques ? 


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