vendredi 22 mars 2013

Facteurs de risque d’autisme : il y a la pollution dans l’air
Publié le 06/03/2013

L’autisme est « un trouble hétérogène » avec divers facteurs à la fois « génétiques et environnementaux » contribuant vraisemblablement à son étiologie. Parmi les déterminants liés à l’environnement, l’importance des polluants atmosphériques commence à être établie, comme dans cette étude « cas-témoins » [1] réalisée en Californie sur 279 enfants autistes et 245 sujets-contrôle (dits « neurotypiques »), avec l’objectif d’examiner la relation entre la pollution aérienne liée à la circulation automobile (notamment le taux de particules fines), la qualité de l’air, et l’incidence de l’autisme.

Les auteurs observent que les enfants avec autisme sont « plus susceptibles d’avoir été exposés à une plus forte pollution de l’air » (appartenance au quartile le plus élevé) au cours de leur vie intra-utérine (Odds Ratio [OR] : 1,98 ; intervalle de confiance à 95 % [IC95]: 1,20–3,31) et durant leur première année après la naissance (OR : 3,10 ; IC95 : 1,76–5,57), comparativement aux enfants-témoins.
L’autisme est aussi plus fréquent en cas de plus forte exposition au dioxyde d’azote in utero (OR : 1,81 IC95 : 1,23–2,65) ou de la naissance à 1 an (OR : 2,06 ; IC95 : 1,37–3,09), et lors d’une pollution de l’air par des particules fines où le risque est aussi doublé (OR : 2,08 ; IC95 : 1,93–2,25) pour l’exposition à des particules d’une taille inférieure à 2,5 microns de diamètre pendant la grossesse ou pour une exposition à ces mêmes particules de la naissance à 1 an (OR : 2,12 ; IC95 : 1,45–3,10), comme pour l’exposition à des particules d’une taille de 10 microns de diamètre pendant la grossesse (OR : 2,17 ; IC95 : 1,49–3,16), et pour une exposition à ces mêmes particules de la naissance à 1an (OR : 2,14 ; IC95 : 1,46–3,12).
Mais si cette étude confirme des associations entre une exposition (in utero ou avant un an) à divers polluants aériens (dioxyde d’azote et particules fines) et une incidence ultérieure de l’autisme, des travaux complémentaires (épidémiologiques et toxicologiques) demeurent nécessaires pour préciser si ces associations sont réellement de nature causale.



Dr Alain Cohen

Volk HE et coll.: Traffic-related air pollution, particulate matter and autism. JAMA Psychiatry 2013; 70: 71–77.

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