mercredi 16 janvier 2013

L’isolement social fait autant souffrir que les contraintes financières

Les contraintes financières ne sont pas les seules à peser négativement sur le sentiment de bien-être ressenti des Français. D’autres aspects de la qualité de vie comme la faiblesse des liens sociaux ou le stress dans la vie courante jouent autant, sinon davantage, comme le montre l’enquête de l’INSEE réalisée en mai 2011 auprès de 10 000 personnes de plus de 18 ans vivant en métropole.
Les personnes interrogées (par courrier et Internet) ont évalué leur degré de satisfaction dans la vie sur une échelle de 0 à 10, à un niveau moyen de 6,8. Ils sont 7 % à l’avoir évalué à une note inférieure à 5.« Les habitants de l’agglomération parisienne, et les adultes vivants seuls ou uniquement avec des mineurs, sont respectivement 9,8 % et 10,8 % à exprimer un niveau de satisfaction aussi faible », notent les auteurs de l’étude (Marie-Hélène Amiel, Pascal Godefroy et Stéfan Lollivier). Et ils sont 22,5 % parmi les personnes les plus modestes.
À l’opposé, les personnes satisfaites de leur vie, celles dont les notes sont supérieures à 8, sont près de deux fois plus nombreuses, soit 13 % de la population adulte. « Elles sont proportionnellement un peu plus nombreuses (15,5 %) parmi les personnes âgées de 65 ans ou plus. Mais c’est encore le revenu qui apparaît jouer le rôle le plus significatif, avec 23,4 % de personnes satisfaites parmi celles appartenant à un ménage qui dispose de hauts revenus ».

Les risques psychosociaux au travail

En prenant en compte les différentes dimensions de la qualité de vie préconisées dans le rapport Stiglitz (sur la mesure du progrès économique et social), les enquêteurs notent toutefois que d’autres aspects de la qualité de vie entrent en jeu. Ainsi, la faiblesse des liens sociaux est la dimension la plus associée au risque d’être insatisfait, suivie par les difficultés financières, les mauvaises conditions de logement, un mauvais état de santé et le stress de la vie courante. Mais c’est le stress qui, à l’autre bout de l’échelle, réduit le plus les chances de déclarer un bien-être élevé devant l’isolement social ou un mauvais état de santé. En revanche, « la perception de la qualité de l’environnement ou celle de tensions dans la société n’ont pas d’influence significative sur le bien-être ressenti ».
L’enquête aborde également, pour la première fois en France, les risques psychosociaux au travail. L’impact de ces risques apparaît comparable à celui des problèmes de santé physique, mais semble moins important que celui des contraintes financières, de l’isolement social et du stress de la vie courante.
› STÉPHANIE HASENDAHL
 08/01/2013

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