mercredi 16 janvier 2013

Le gouvernement veut gagner la bataille de l’IVG... sur Internet !


Alors que l’IVG est désormais remboursée à 100 %, depuis la publication au Journal officiel (juste avant les vacances de Noël) du PLFSS 2013, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem réfléchit à un site web et une ligne téléphonique dédiés pour pallier le manque d’information sur le sujet.

Après le remboursement de l’IVG à 100 % pour toutes les femmes (effectif depuis la publication au JO du PLFSS 2013), le gouvernement entend améliorer l’information des femmes et notamment sur Internet. Jusqu’à présent, la prise en charge à 100 % par l’Assurance maladie était en effet réservée aux seules mineures. Désormais, les femmes majeures qui étaient auparavant remboursées à hauteur de 70-80 % pourront aussi en bénéficier. Mais l’information aujourd’hui disponible sur le web ne convient visiblement pas à la ministre des Droits des Femmes. Najat Vallaud-Belkacem estime, dans un entretien à l’Agence France Presse, qu’il y a, à ce jour, un manque d’information neutre et fiable concernant ce sujet sensible. Le ministère envisage donc de créer un site internet et un numéro de téléphone officiels dédiés. La plupart des sites aujourd’hui existants seraient en effet, selon les mots de la ministre, « extrêmement trompeurs » et, seulement en apparence, neutres.

Et de citer, à titre d’exemple, le site www.ivg.net qui se présente sur sa page d'accueil comme un "centre national d'écoute anonyme et gratuit" et comme "centre de documentation médicale sur l'avortement" mais qui n’a rien d’officiel, même s’il propose un numéro vert d'écoute. Selon la ministre, l’association met d’ailleurs en ligne, de nombreux témoignages négatifs sur l'avortement ou des études sur les prétendus "troubles psychologiques" liés à celui-ci, un peu trop aux yeux de la responsable gouvernementale. Ce site est cependant très bien référencé par les moteurs de recherche…

Pour Najat Vallaud Belkacem, le problème est là. « Sur Internet, les associations comme le Planning familial ont perdu du terrain. La question qui se pose est celle du référencement » des sites, a poursuivi la ministre, estimant qu'il faut trouver un moyen de « soutenir d'autres sites plus respectueux de ce droit fondamental » qu'est l'avortement. La ministre a donc déjà prévu de rencontrer, probablement début février, le Planning familial mais aussi l'Ancic (association des centres d'interruption de grossesse et de contraception) et la Cadac (Coordination des Associations pour le Droit à l'Avortement et à la Contraception). Avec eux, elle souhaite « fixer ensemble une stratégie Internet pour que chacun puisse trouver une information complète. Avec un numéro de téléphone et un site Internet « labellisés » par le ministère.
Giulia Gandolfi (avec AFP)

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