mercredi 18 avril 2012


Identification de gènes responsables du vieillissement du cerveau

Le Monde.fr avec AFP | 
Des gènes ayant un impact sur le vieillissement du cerveau et de la mémoire ont été mis en évidence pour la première fois par des équipes internationales dans des travaux relatifs à la maladie d'Alzheimer.
La revue Nature Genetics publie, dimanche 15 avril, deux grandes études internationales qui ont permis d'identifier des modifications génétiques héréditaires associées à une accélération du vieillissement cérébral, et en particulier de l'hippocampe, une structure profondément enfouie dans le cerveau et qui joue un rôle primordial pour la mémoire.
VIEILLISSEMENT PRÉMATURÉ
Selon les calculs des scientifiques, ces mutations très répandues aboutiraient à provoquer un vieillissement prématuré de quatre années en moyenne. L'hippocampe rétrécit avec l'âge, mais si ce phénomène s'accélère, cela peut rendre plus vulnérable à la maladie d'Alzheimer, suggère le neurologue américain Charles DeCarli (Université de Californie), co-auteur de travaux paraissant dans la revue. L'atrophie, une réduction importante de la taille de l'hippocampe, est une marque de la maladie d'Alzheimer et d'autres démences.
L'autre étude internationale (Charge), pilotée en France par Christophe Tzourio (neuroépidémiologie, Inserm, Bordeaux), montre que certaines de ces mutations touchent quatre gènes susceptibles d'accélérer le rétrécissement de cette région du cerveau si importante pour la mémoire. Il s'agit de gènes impliqués entre autres dans la mort des cellules (gène HKR) et le développement de l'embryon (WIF1) ou encore le diabète (DPP) et la migration neuronale (ASTN2). Les chercheurs ont repéré 18 mutations, situées sur le chromosome 12 et "associées de manière significative à une réduction du volume de l'hippocampe", explique-t-il.
Sur le plan cérébral, chaque copie de la mutation ferait vieillir de 4 ans, et lorsqu'on a hérité de deux copies, ce phénomène de vieillissement prématuré, avec réduction de l'hippocampe, serait d'au moins huit ans, ajoute le chercheur français. "Comprendre comment ces gènes affectent le développement et le vieillissement de l'hippocampe pourrait nous fournirde nouveaux outils pour retarder les pertes de mémoire liées au vieillissement et peut-être réduire l'impact de maladies comme la maladie d''Alzheimer", souligne le Dr DeCarli.

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