jeudi 1 septembre 2011

Les psys au bord de la crise

de nerf


ELSA SABADO


Les infirmiers des urgences psychiatriques ont manifesté place  Baylac./Photo DDM, Nathalie Saint-Affre
Les infirmiers des urgences psychiatriques ont manifesté place Baylac./Photo DDM, Nathalie Saint-Affre



Une vingtaine de blouses blanches se sont rassemblées hier sur la place Baylac, distribuant des tracts devant l'ancien hôpital de Purpan. C'est la quatrième manifestation de l'été pour les infirmiers des urgences psychiatriques : leur grève a commencé le 12 juillet. « Nous sommes débordés : la population toulousaine augmente, comme le nombre de pathologies, et les effectifs ne suivent pas. Du coup, elles sont mal soignées, et les gens reviennent plus souvent. Sans compter les plus précaires qui vont se faire soigner aux urgences » explique Christophe Malinowski, infirmier. Son service, divisé entre Purpan et Rangueil, est mobilisé à 100 %, hors intérimaires. Ils reprochent à la direction la répartition du budget en interne : « Les fous, c'est tabou, donc la psychiatrie est le parent pauvre de l'hôpital », et les coupes dans le budget : « Sarkozy ferme les vannes », affirme Christelle. Ils demandent donc un infirmier en plus sur 24 heures (soit l'embauche de 6 ou 7 infirmiers), une prime de risque de 100 euros et le remplacement des congés maternité et maladie. « Nous avons vu la direction. Elle nous parle rentabilité quand nous lui parlons humanité, continue Christophe. Les urgences psychiatriques sont une véritable cocotte-minute, prête à exploser à tout instant. Un infirmier pour quinze patients, ça n'est plus possible, on risque des fugues, des agressions qui finissent mal et des tentatives de suicide. Les soins prennent du temps, et nous n'en avons plus assez pour bien faire notre travail ».

Le conflit bientôt résolu ?

Valérie Hannon, membre de la direction du CHU : « Nous avons recruté deux des trois infirmiers manquants, ainsi que deux médecins. Nous allons procéder à une analyse des services pour redistribuer plus
justement les budgets, mais nous avons besoin de temps »

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