mercredi 20 octobre 2010

Le Journal du Québec
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SOINS PSYCHIATRIQUES
«Un constat d’échec»
JOHANNE ROY
18/10/2010
Pendant que les délais s’allongent à l’urgence psychiatrique du CHUL, dans la région, 321 personnes sont en attente depuis plus de deux mois afin d’être évaluées par un psychiatre.

De plus, les durées de séjour se comptent souvent en mois dans les unités de soins psychiatriques du CHUQ et du CHA (Enfant-Jésus, Saint-Sacrement), des hôpitaux universitaires de courte durée.

Au CHA, un patient est hospitalisé en psychiatrie depuis huit mois et un autre depuis quatre mois et demi, en attente que des places se libèrent en centre d'hébergement.

« C'est un constat d'échec qu'on peut faire de l'organisation régionale des soins psychiatriques. Les débordements à l'urgence sont symptomatiques d'un système qui ne fonctionne pas », analyse Charles Rice, porte-parole de l'organisme en santé mentale AGIR.

« Les solutions se trouvent à l'extérieur de l'urgence, avant et après l'hospitalisation. Il faut développer du soutien communautaire pour accompagner les personnes dans leur milieu. Or, malgré les beaux discours, il y a eu très peu de nouvelles ressources de ce côté de la part du ministère de la Santé», argue M. Rice.

160 heures à l'urgence


Lundi encore, deux patients se trouvaient depuis plus de cinq et six jours, à l'urgence psychiatrique du CHUL, tandis qu'un troisième malade y séjournait depuis 55 heures, dans l'attente que des lits se libèrent à l'unité de soins psychiatriques.

« Ces trois patients se sont fait offrir un transfert dans un autre établissement, mais ils ont refusé. Tout nouveau patient qui se présente à l'urgence se voit offrir un transfert à l'Institut Robert-Giffard ou à l'hôpital du Saint-Sacre ment», précise Pascale Saint-Pierre, du CHUQ.

« Nous avons des places disponibles pour le CHUQ », confirme-t-on à l'Institut Robert-Giffard. Jeudi dernier, la députée de Taschereau, Agnès Maltais, a jugé inacceptable que des patients soient confinés jusqu'à huit jours à l'urgence psychiatrique du CHUL, sans les soins appropriés à leur état.

« On constate une hausse des requêtes visant la garde de personnes en établissement, faute de ressources adaptées en santé mentale », signale Francine Genest, de l'organisme Auto-Psy.

« On comptait beaucoup sur le guichet régional de services en santé mentale, mais on constate que cela fonctionne plus ou moins bien. Le plan d'action en santé mentale a atteint seulement 40 % de ses objectifs », fait remarquer Mme Genest.

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