dimanche 6 juin 2010




Avignon
Ces artistes ont un talent fou
04 juin 2010

Au CHS de Montfavet, l'atelier de peinture Marie-Laurencin est ouvert à tous, malades ou pas.

Hôpital spécialisé de Montfavet. Un après-midi sur la terre, à l'atelier de peinture et de sculpture Marie-Laurencin. Virginie, tout sourire, face à son chevalet, spatule à la main, jette du rose, puis du bleu, sur un support immaculé. "Je commence, on verra bien ce que ça donnera", glisse-t-elle avec malice. Le docteur René Pandelon n'aurait pas mieux dit…... Pour le psychiatre, médecin coordonnateur des sept ateliers artistiques que compte l'hôpital, "on ne cherche pas à comprendre ce qu'ils ont voulu dire, on n'est pas dans l'interprétation". Le mot "beau" n'est pratiquement jamais prononcé, seul compte l'acte de créer.

Communiquer autrement que par la parole

"Ces ateliers font partie des soins et ils sont probablement les plus importants", confie le médecin sans sourciller. Avant de poursuivre sur l'intérêt des ateliers qui fonctionnent tous les après-midis: "ma longue pratique de la psychiatrie montre qu'il y a des effets sur les patients. Ils reprennent confiance. Car ce qui caractérise la psychose, c'est la difficulté d'établir les liens avec les autres, explique René Pandelon. Ils se retrouvent isolés, exclus, certains en arrivent au suicide. La création, c'est communiquer autrement qu'avec la parole. Ce qu'ils ne peuvent pas dire, ils le peignent". Pour le praticien, les médicaments qu'ils prennent n'agissent que sur l'expression du trouble, sur le délire, la tristesse mais pas sur le fond du problème. "Si l'on ne met pas quelque chose à la place, les gens vont mal et ces ateliers sont une voie privilégiée pour ça", assure-t-il. Ici, chacun acquiert le statut d'artiste. Certains ont même une vraie cote auprès du public, vendent des œuvres, exposent… et obtiennent ainsi quelques revenus qui viennent compenser la maigre allocation destinée aux adultes handicapés. "Ils existent ainsi en tant que personnes qui créent, les ateliers donnent une identité de créateur, note René Pandelon. Pour quelques-uns, c'est passer de l'idiot du village à l'artiste peintre. Ils accèdent à un statut qu'ils n'ont jamais eu". Plusieurs d'entre eux sont parvenus à en vivre, à créer leur propre atelier au fil d'années de pratique.

Un brassage qui fonctionne

Autre singularité de l'atelier Marie-Laurencin (et c'est un principe auquel tiennent les responsables): il est ouvert à tous, aux malades hospitalisés, à ceux suivis en externe, comme aux personnes qui n'ont aucune relation avec la psychiatrie. "Ce brassage et cette différence fonctionnent très bien, estime Mireille Aouillé, l'une des infirmières qui encadrent l'atelier. D'un point de vue artistique, les choses s'inversent". Quand certains "normaux" ont plus de difficultés que certains malades, ces derniers vont se faire conseillers et accompagnateurs. "Il peut même arriver qu'ils se voient en dehors de l'atelier pour se montrer leurs œuvres", poursuit Mireille Aouillé. Et ce bouillon de culture est en ébullition depuis 21 ans maintenant, avec des dizaines d'expos à son actif et beaucoup de drames évités, assurément. Car de l'avis de René Pandelon, "sans cet atelier, certains ne seraient plus en vie".

Florence ANTUNES


Saint-Girons. Quand le CHAC fait son théâtre spectacle
06/06/2010

Seize acteurs, patients et soignants de psychiatrie au CHAC, ont présenté sur la scène de Max-Linder, la pièce « Les pas perdus ». Le nombreux public présent a apprécié ce spectacle à sa juste valeur. Un spectacle sur lequel les acteurs travaillent depuis 2008, sous la direction de la comédienne et metteur en scène Malika Gessin. Il a obtenu la reconnaissance de l'Agence régionale d'hospitalisation et de la direction régionale de la culture Midi-Pyrénées dans le cadre des projets « Culture à l'hôpital ». De l'avis des acteurs interrogés, « ce sont des moments de rencontres et de plaisir, de détente, qui permettent d'oublier la maladie et de prendre confiance en soi ».

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