samedi 1 juin 2024

Contrôleure des lieux de privation de liberté : « La psychiatrie est dévastée par le manque de soignants »

Publié le 

Comme chaque année, Dominique Simonnot, Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, présente son rapport. En psychiatrie, elle pointe à nouveau les effets délétères sur les droits des patients de la « profonde crise démographique de la psychiatrie », en particulier aux urgences. Dans certains établissements visités, le taux de recours aux soins sous contrainte peut « dépasser la moitié des admissions ». Malgré cela, la Contrôleure observe également que « l’appropriation de la réglementation sur l’isolement et la contention se poursuit ».

Au cours de l’année 2023, le CGLPL a effectué 110 visites de contrôle d’établissements. Elles concernent :
- 31 établissements pénitentiaires ;
- 26 établissements de santé mentale : 11 établissements spécialisés en psychiatrie, tous pour la seconde fois ; 10 pôles de psychiatrie implantés en hôpital général ou universitaire, dont 6 était visités pour la première fois ; trois unités pour malades difficiles, l’une pour la seconde fois, les deux autres pour la troisième ;
- 5 centres de rétention administratives (CRA) ;
- 4 centres éducatifs fermés (CEF) ;
- 30 locaux de garde à vue, ;
2 procédures d’éloignement forcé ;
- 6 tribunaux.

En psychiatrie…

Il n’est pas un seul des établissements visités par le CGLPL qui ne souffre pas, avec plus ou moins d’intensité, de graves problèmes de recrutement de médecins et de personnel soignant. Certains hôpitaux ne sont plus en mesure de faire face à leurs obligations et ferment des lits de manière provisoire ou durable, ce qui a pour effet de reporter la charge sur les services voisins qui sont alors saturés. La pédopsychiatrie, plus sinistrée encore que la psychiatrie pour adultes, est absente dans de nombreux départements ou dépourvue de toute capacité d’hospitalisation. Cette crise démographique bien connue atteint aujourd’hui un stade d’extrême gravité au point que la plupart des interlocuteurs du CGLPL considèrent qu’elle ne peut en l’état qu’aller en s’aggravant. Il devient dès lors nécessaire et urgent de surmonter les difficultés ou de changer de modèle.

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