PAR 9 MAI 2024
Dans son dernier roman, Le Château des insensés, Paola Pigani entremêle habilement fiction et réalité historique.
Nous suivons Jeanne, une jeune femme internée en septembre 1939 parce que suite à la mort de son nouveau-né, elle est atteinte d’une dépression sévère, dont le nom savant est “psychose puerpérale”.
Au même moment, à quelques jours près, la France entre en guerre contre l’Allemagne. Elle rejoint le château de Saint-Alban-sur-Limagnol, un établissement psychiatrique perché au milieu de la Lozère.
Là, avec d’autres patients, adultes et enfants, elle a affaire à une ambitieuse équipe de psychiatres, épaulée par des religieuses dévouées, qui met en place de nouvelles pratiques thérapeutiques, dont la liberté est le maître mot.
Contrairement aux autres établissements, les patients ne sont ni surveillés ni prisonniers.
Petit à petit, Jeanne va renaître à la vie. Grâce aux médecins mais aussi aux autres internés, tels Victor-pour-la-vie, un peu simplet mais tellement joyeux et chaleureux, Auguste Forestier, artiste obsédé par ses extraordinaires réalisations en bois, qui fut reconnu comme artiste de l’art brut à part entière par Jean Dubuffet, et d’autres, ayant réellement existé, ou non.
Peu importe d’ailleurs, du moins d’un certain point de vue. Avec son écriture extrêmement sensible, fissurée de poésie, Paola Pigani rend compte de façon vibrante de la vie dans cette étrange communauté.
Où l’on se sert les coudes à la fois contre l’occupant (il n’est jamais très loin même si Saint-Alban est d’abord en zone non occupée), et contre les vicissitudes du quotidien, la maladie aussi bien physique que mentale, mais aussi la faim, le froid, l’absence de moyens matériels et financiers.
Le Château des insensés – Paola Pigani, éditions Liana Levi, 288 p.
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