jeudi 30 mai 2024

Déprescription des benzodiazépines : le patient, chainon essentiel

Dr Roseline Peluchon


Malgré les risques de l’utilisation à long terme des benzodiazépines, elles font partie des médicaments les plus prescrits. Dans les pays à revenus moyens à élevés, la prévalence de leur utilisation à long terme varie de 2,2 % à 17,6 %, et concerne le plus souvent des personnes âgées de plus de 65 ans. Près de 40 % des patients qui reçoivent une prescription de benzodiazépine deviennent des utilisateurs à long terme (c’est-à-dire en consomment pendant plus de 2 mois). 

Les dangers sont pourtant bien connus. Chez les personnes âgées, il s’agit de troubles de la mémoire, de risque de chutes, de fractures, d’accidents de voiture, etc. Chez les plus jeunes, ce sont des risques de surdose, de dépendance, d’accidents de voiture, de mésusage. 

Plusieurs interventions ont été mises en place pour tenter de réduire les prescriptions à long terme de benzodiazépines. Parmi elles, les brochures EMPOWER, réalisées par un réseau canadien dans le cadre d’un encouragement à la déprescription. Elles portent sur certaines classes de médicaments, et ont pour objectif d’« informer et outiller » les patients vis-à-vis de certains médicaments à risque d’effets néfastes. Une étude a montré que ce type d’éducation du patient était efficace pour l’aide à l’arrêt. 

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