lundi 8 avril 2024

Six livres jeunesse pour aider les enfants récalcitrants à aller au lit

Par  et    Publié le 05 avril 2024

Comme il est parfois (souvent) épuisant de convaincre ses bambins de se glisser sous les draps, on pourra trouver quelques recettes en puisant dans « Bonne nuit, petit nombril ! », « Qui a volé le sommeil ? » ou encore « Peurs du soir ».

Parce que c’est difficile de vous quitter, parce que l’excitation de la journée n’est pas retombée, parce que le noir, ça fait peur... autant de raisons de refuser de dormir. Et rien de tel qu’une bonne histoire pour y remédier...

Comme une couverture qu’on remonte

« Bonne nuit, petit nombril ! », de Lucie Brunellière. 

Comment faire comprendre à un tout-petit qu’il est l’heure de dormir ? Cet album cartonné pourrait bien aider, avec ses pages de formats différents à rabattre progressivement comme on remonte une couverture jusqu’au menton. « Bonne nuit, petits pieds ! »« bonne nuit, petits mollets ! »« bonne nuit, petits genoux ! »… L’adulte répète la même formule comme une berceuse (ou un vœu pieux) jusqu’à ce que le livre suggère de fermer les yeux et d’éteindre la lumière. Et si le sommeil n’est toujours pas là au terme des dix-huit pages, on peut aussi laisser ce livre pratique et maniable entre les mains du bambin, qui prendra grand plaisir à le « relire » tout seul (tandis que vous somnolerez dans le canapé en attendant l’endormissement complet).

« Bonne nuit, petit nombril ! », de Lucie Brunellière (Albin Michel Jeunesse, 18 p.).  Dès 1 an.


Le renardeau et le plumard

« Dodo Pop », de Tony Voinchet et Charlotte Lemaire. 

La structure narrative de ce petit pop-up est toute simple : un renardeau cherche son terrier pour aller dormir. Au fil des pages, égaré, il se rend dans toutes sortes de tanières, mais pas la sienne : chez les lapins, chez l’ours, chez les écureuils… Jusqu’à ce qu’une superbe pleine lune qui se déploie dans la double page le guide jusqu’aux siens. Il y a quelque chose de classique, voire d’un peu désuet, dans les illustrations animées de ce livre, qui plongent instantanément les enfants dans un univers nocturne apaisant et accueillant. Avec un peu de chance, ils finiront par piquer du nez en même temps que le renardeau.

« Dodo Pop », de Tony Voinchet et Charlotte Lemaire (Saltimbanque éditions, 14 p).  Dès 1 an


Le mystère de la chambre sans sommeil

« Qui a volé le sommeil ? », d’Anete Malece. 

L’album dépeint un cas pratique que les parents d’enfants entre 2 et 3 ans ont l’occasion d’expérimenter à de nombreuses reprises : c’est le soir, maman doit finir de travailler sur son ordinateur, papa lit pendant ce temps une histoire à Stella… mais même après neuf histoires, la petite fille ne dort toujours pas. Le sommeil a disparu ? Ses doudous mènent l’enquête dans les diverses pièces de l’appartement pour le retrouver. C’est beau (grâce aux illustrations pleines et colorées d’Anete Malece), drôle (on ne s’attend pas à ce que l’aspirateur qui ronfle dans le placard pose des questions métaphysiques), et surtout très juste : le sommeil se trouve finalement dans le bureau de la pauvre maman qui s’est endormie sur son ordi. Allez, tous au lit !

« Qui a volé le sommeil ? », d’Anete Malece (Pastel, 40 p.) Dès 3 ans.


Même pas peur !

« Peurs du soir », de Laurie Agusti. 

Cet album, c’est d’abord une découverte graphique. Les dessins de l’autrice-illustratrice Laurie Agusti, diplômée des Arts décoratifs de Strasbourg, sont splendides. Tout se passe d’un point de vue unique, celui de l’enfant dans son lit. On voit, comme lui, un bout de sa chambre : une maison de poupées, un placard à vêtements, un bureau, et la porte. La voix des parents est symbolisée par d’immenses lettres capitales qui recouvrent tout l’espace : « C’est l’heure d’aller au lit. »Surviennent alors les peurs du soir. Toujours sous le même angle, l’enfant aperçoit une silhouette, une toile d’araignée, une ombre… Avant qu’il ne puise dans sa propre imagination les moyens de se rassurer, et de s’abandonner avec délice au sommeil.

« Peurs du soir », de Laurie Agusti (La Partie, 40 p. à paraître le 7 avril). Dès 3 ans.


Les plus courtes sont les meilleures

« La Meilleure Histoire du soir… et au lit !  », de Louise Fitzgerald et Kate Hindley. 

C’est l’histoire d’une histoire qui ne démarre jamais. Une petite troupe de bestioles (canard, chien, chat…) attend sagement dans leurs lits superposés qu’on leur lise la meilleure histoire du soir. En préambule, le narrateur leur fait promettre d’aller dormir dès que ladite histoire sera finie. Mais à chaque page, son récit est interrompu par une nouvelle urgence ou par une recommandation. Résultat, le conte tant attendu ne commence qu’à l’avant-dernière page, et tient en trois lignes : « Il était une fois, après avoir bien joué, bien lu, bien ri et bien mangé, un enfant qui s’endormait dans son lit douillet. » Mais pas question de protester, les petits : vous aviez promis !

« La Meilleure Histoire du soir… et au lit ! », de Louise Fitzgerald et Kate Hindley, traduit de l’anglais par Mathilde Colo (Little Urban, 32 p.). Dès 4 ans.


La chasse au cauchemar est rouverte

« Il y a un cauchemar dans mon placard », de Mercer Mayer. 

Pourquoi ne pas se tourner du côté des classiques ? Il y a un cauchemar dans mon placard, best-seller de la littérature jeunesse publié pour la première fois en 1968, vient d’être réédité chez Gallimard Jeunesse. Et l’histoire de ce petit garçon terrorisé parce qu’il abrite un monstre dans sa chambre est toujours efficace pour combattre les cauchemars, même cinquante-six ans plus tard. Armé de ses soldats de plomb, de son casque rond et de son canon, l’enfant en grenouillère finit par dompter sa peur et va trouver le cauchemar dans sa planque. Que découvre-t-il ? Que le monstre, même s’il est grand, velu et doté de grandes dents, n’est qu’un bébé inoffensif qui aimerait bien partager son lit. Ouf !

« Il y a un cauchemar dans mon placard », de Mercer Mayer (Gallimard Jeunesse, 32 p.). Dès 3 ans.


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