mercredi 17 avril 2024

Dites-moi, votre violon… il joue de la flûte ?

19 Avril 2024

Les récentes annonces de Gabriel Attal concernant la médecine libérale ont suscité la consternation d’un grand nombre de praticiens. Dans cette tribune, le docteur Michaël Rochoy, médecin généraliste à Outreau, décrypte sans nuance les errements politiques de ces dernières années en regrettant clairement une absence totale de considération pour les praticiens et l’organisation des soins et d’une quelconque vision. 

Par le Docteur Michaël Rochoy

Dans Le Grand Restaurant, Septime (Louis de Funès) s’apprête à recevoir le président d’un pays Sud-américain. Deux heures avant de l’accueillir, il fait découvrir à son équipe l’hymne du pays et réclame « un arrangement de tout ça pour ce soir ». 

Le pianiste proteste « y’a au moins 30 musiciens » ! Septime réplique : « oui, bah ce sera encore plus facile, vous me le ferez pour 3 instruments ! Un p'tit raccourci et puis c'est terminé... » Puis d’enchaîner : « Dites-moi, votre violon, il joue de la flûte ? Bon bah, ça ira très bien (…) (Et vous) votre père, dans le temps, il jouait pas du violoncelle ? (…) Bon, alors, vous tiendrez le violoncelle ce soir ! »

Quand le désastre musical survient, Septime ne remet pas en question ses choix et décisions : il menace le pianiste et lui écrase les doigts d’un geste rageur. 

Quand Louis de Funès interprète Septime au cinéma ou à la télévision, c’est très drôle. Quand c’est Emmanuel Macron qui joue ce personnage dans la réalité, beaucoup moins. L’objectif de dernière minute, les décisions incompréhensibles pour les concernés, le désastre annoncé mais que le dirigeant ne veut pas entendre, l’absence de remise en question personnelle devant l’échec… Emmanuel Macron est le Septime de notre décennie.

Circulez… 

Le parallèle est assez flagrant lorsqu’en rassemblement à Marseille le 16 avril 2022, Emmanuel Macron annonce pour la première fois que « si les Français me font confiance à nouveau, nous lancerons immédiatement un effort massif de purification de l'air dans nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraite, et dans tous les bâtiments publics », dont les premiers effets étaient attendus pour décembre 2022.

En pratique, sur la COVID-19, l’une de ses premières actions du deuxième quinquennat a été de supprimer (par les mains de François Braun) les dernières mesures barrières et la surveillance, avant de critiquer ensuite (par la bouche d’Aurélien Rousseau) la problématique des arrêts de travail. Oui, Septime, quand on ajoute un virus circulant plusieurs fois par an et pouvant causer des symptômes prolongés, et quand on allonge l’âge de départ à la retraite, on s’expose à une augmentation des arrêts de travail… 

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