jeudi 14 mars 2024

La psychiatrie à bras-le-corp

Mise à jour le 04.03.24 


Tribune

Depuis presque 20 ans de pratique soignante en psychiatrie, nous assistons à la déliquescence des conditions d’accès aux soins en santé mentale. D’une période faste des soins psychiques allant des années 70 jusqu’aux années 90 nous avons sombré à nouveau dans la psychiatrie sécuritaire dès le début des années 2000 (merci la loi Sarkozy), à l’instar du grand renfermement et de la psychiatrie asilaire dans le temps. Alors que nous demandons des moyens humains (en effectif supplémentaire), des ouvertures de lit, des structures d’accueil adaptées à une population à une société qui évolue, qui se précarise, et des pathologies qui apparaissent plus complexes en miroir du contexte social.

L’État, le gouvernement, les directeurs des différentes institutions : Agence régionale de santé (ARS), hôpitaux etc. nous répondent : adaptation de matériel concentrationnaire, protocoles robotisants et déshumanisants, murs ou grilles plus hauts. Chaque jour nous crions nos alertes aux oreilles d’un management qui ne sait qu’appliquer mépris et violences institutionnelles.

Chaque jour la gangrène de ce système de soins gagne du terrain et la psychiatrie publique se retrouve amputée un peu plus. Elle est aujourd’hui en appui sur des moignons.

Lire la suite ...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire