dimanche 11 février 2024

Daniel Zagury : "La haine de la France n'est pas un symptôme de maladie mentale"

Par Daniel Zagury  Publié le 

Après une journée en garde à vue, l'assaillant ayant blessé trois personnes à gare de Lyon, le 3 février dernier, a été pris en charge par la psychiatrie de police, en raison de sa santé mentale. Psychiatre des hôpitaux honoraire, Daniel Zagury explique que se poser la question de la folie des terroristes n'a souvent pas de sens.


[...] 

UNE MAUVAISE QUESTION

Terroriste ou malade mental ? La question est posée comme un préalable par les médias et la justice. Tout se passe comme si, avec le statut présumé de malade mental, la question du terrorisme se volatilisait. Il n’y aurait plus rien à comprendre puisque c’est dans la tête d’un « fou » qu’a surgi l’idée criminelle. « Il a été hospitalisé… Il prend des médicaments… Il dit être suivi… sa famille le confirme… » Les spécialistes se succèdent sur les plateaux pour deviser, à partir des quelques maigres informations dont on dispose dans les premiers temps.

« Les authentiques malades mentaux dont le geste criminel est en relation déterminante avec un délire et qui relèvent d’une irresponsabilité pénale, sont très minoritaires. »

On confond allègrement toute une gamme de personnalités : celui qui a un antécédent unique d’hospitalisation ; celui dont le parcours témoigne d’instabilité, d’impulsivité, d’addiction aux drogues ; celui qui traverse une phase d’errance identitaire ; celui dont l’esprit est polarisé par une thématique passionnelle ; celui qui veut sortir de son marasme dépressif par un geste héroïque ; celui qui cherche à se donner une deuxième vie purifiée après une période de délinquance et de toxicomanie désormais réprouvée ; celui qui télescope son désespoir avec la haine circulante… et bien d’autres encore.

Lire la suite ...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire