samedi 20 janvier 2024

Les psychiatres devront tous passer du temps à l’hôpital

LEDEVOIR

Isabelle Porter   15 janvier 2024
à Québec


Parmi les médecins spécialistes, les psychiatres seront des premiers à ressentir les effets de la réforme Dubé du système de santé, l’ancien projet de loi 15, qui les oblige dorénavant à fournir un minimum d’heures de travail par semaine dans les hôpitaux.

Les modalités restent à négocier, mais elles s’inspireront du modèle des médecins de famille, qui table sur deux options — offrir 12 heures par semaine aux établissements publics ou autant de semaines par an en région —, indique la présidente de l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ), Claire Gamache. 

Dans le jargon du réseau de la santé, on désigne ces obligations par le vocable d’« activités médicales particulières ». 

Si la région est éloignée, les psychiatres pourraient n’avoir à se limiter qu’à 10 semaines, mais à deux ou trois heures de route, un plus grand nombre d’heures de travail seront exigées. Et les incitatifs seront convaincants, soit la menace d’une baisse potentielle de revenu de 30 % en cas de refus. 

Il s’agit de tout un changement pour la profession. Sur les 1200 médecins psychiatres qui travaillent au Québec, environ 200 pratiquent exclusivement en cabinet, surtout dans les grands centres urbains. Certains travaillent dans des cliniques spécialisées en autisme ou en TDAH, par exemple ; d’autres, dans des groupes de médecine familiale.

Une situation que dénonce Mme Gamache, parce que cela laisse un fardeau trop imposant aux psychiatres qui travaillent dans les hôpitaux, selon elle. Ces derniers héritent des cas les plus lourds et « tiennent un peu le réseau à bout de bras », dit-elle.  D’autant qu’« on sait que, dans les prochaines années, on va avoir des problèmes en pédopsychiatrie, donc il va falloir que tout le monde évalue des enfants dans les urgences ». 

Le gouvernement québécois, lui, souhaite établir un « meilleur équilibre de la responsabilité médicale à l’égard de la population », indique-t-on au cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé. 

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