Vendredi midi, j’ai déjeuné avec une amie autour d’un plat de pâtes. Nous en étions au café lorsqu’elle m’a dit qu’elle ne supportait plus de voir ses amis faire le choix du privé pour leurs enfants. Pas n’importe quel privé, a-t-elle précisé. Celui d’un certain microcosme, le privé de l’élite, celui dont les noms remplissent régulièrement les pages des journaux : Stanislas, l’Ecole alsacienne, des Montessori bilingues… Ce choix lui semble tellement éloigné des valeurs que ces amis revendiquent par ailleurs qu’il l’énerve profondément. « Je n’arrive plus à les voir. Cela m’insupporte tellement que je préfère ne plus leur parler. » Ce n’est pas par haine du privé, m’a-t-elle dit ensuite, en ajoutant qu’elle n’hésiterait pas à y mettre sa fille si un jour cela devenait nécessaire. Sa colère naît plutôt du fait que ces amis-là choisissent délibérément l’entre-soi. Les cafés de parents où se côtoient dirigeants du CAC 40, responsables politiques, journalistes… Des enfants qui grandiront entourés de noms de famille célèbres, qui profiteront de la cour de récré pour « réseauter ». Et, finalement, une participation active au délitement de notre système scolaire.
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