samedi 23 décembre 2023

Pourquoi brûlait-on le père Noël ?

Vendredi 22 décembre 2023

En 1951, l'effigie du Père Noël, pendue aux grilles de la cathédrale de Dijon, est brûlée sur le parvis au motif que ce personnage païen n'existe pas. ©AFP - AFP

Comment les anthropologues, et notamment Claude Lévi-Strauss, ont-ils analysé la fête de Noël ? Qu'est-ce qu'incarne le personnage du père Noël ?

Le dimanche 23 décembre 1951, sur le parvis de la cathédrale de Dijon, des ecclésiastiques n'hésitèrent pas à brûler l'effigie du père Noël pour protester contre une coutume venue d’outre-Atlantique et qui était issue, selon eux, d'un rituel païen.

La "fête des fous"

Ce fait divers intrigua fortement l'anthropologue Claude Lévi-Strauss, à tel point qu'il lui consacra une étude publiée en 1952, dans la revue de Jean-Paul Sartre,  Les Temps modernes. Il part du constat que la croyance dans l'origine païenne de la fête de Noël a été alimentée par les historiens des religions et par les folkloristes. Ces derniers ont montré, en effet, que ce qu'on appelait au Moyen-Age, la "fête des fous", était un lointain prolongement des Saturnales de l'époque romaine. A l'issue de ces festivités, le peuple élisait un pape des fous, appelé "l'abbé de Liesse". Les enfants, déguisés en morts-vivants, se déplaçaient en bandes, de maison en maison, chantant et faisant des vœux, en échanges de fruits ou de gâteaux.

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