samedi 23 décembre 2023

Métacognition, sentiment d’appartenance et résilience : la recette pour les infirmières débutantes en UNI !

Publié le 22/12/2023

Geneviève Perennou

Les infirmières sont les premières à reconnaître les risques et les situations critiques des nourrissons et à prendre des mesures pour y remédier dans les unités de soins intensifs néonatals (UNI). La pénurie de professionnels qualifiés a conduit à l'intégration d'infirmières novices dans les UNI, générant chez elles du stress et une satisfaction réduite.

Ces jeunes infirmières éprouvent des difficultés touchant la concentration, l'attention focalisée et la préservation de la conscience momentanée. Elles ont besoin d'aide pour gérer les paramètres cliniques et sont souvent confrontées à des situations réelles sans savoir ce qui est attendu d'elles. La métacognition peut être définie comme la représentation que l'élève a des connaissances qu'il possède et de la façon dont il peut les construire et les utiliser.

Les compétences en métacognition sont démontrées comme bénéfiques pour la santé mentale, et sont essentielles pour résoudre efficacement les problèmes. La métacognition, concept complexe englobant connaissances, processus et stratégies évaluant la cognition, peut être modifiée pour améliorer les pensées négatives inadéquates, structurant ainsi la pensée et préparant à des fonctions futures. Quat au sentiment d'appartenance, crucial pour la satisfaction au travail, il apporte sécurité et confort, jouant un rôle déterminant dans la résilience face aux difficultés. Son absence peut conduire à des difficultés telles que la faible estime de soi, l'anxiété, la dépression, un niveau de stress élevé et la tension clinique accrue.

Une étude auprès de 78 infirmières débutantes

Cette étude iranienne descriptivo-analytique inclut 78 infirmières novices en UNI (moins d’un an d’expérience en UNI), sélectionnées par échantillonnage délibéré. Les outils d’évaluation comprennent des questionnaires démographiques et des évaluations de métacognition (Wells et Hatton), du sentiment d'appartenance (Jones Levitt) et de la résilience (Connor-Davidson). L'analyse des données utilise le logiciel SPSS 22.

Les infirmières novices ont des scores moyens de 92,67 ± 13,69 pour les croyances métacognitives, 116,69 ± 19,11 pour le sentiment d'appartenance et 78,78 ± 14,73 pour la résilience. Une relation positive et significative est observée entre les croyances métacognitives et le sentiment d'appartenance (p < 0,019, r = 0,265), ainsi qu'entre les croyances métacognitives et la résilience (p < 0,001, r = 0,359).

Ces données montrent qu'il existe une relation significative entre les croyances métacognitives et l'appartenance clinique et la résilience du personnel infirmier novice dans les UNI. La métacognition permet aux professionnels novices de résoudre des situations complexes, renforçant le sentiment d'appartenance, crucial pour l'apprentissage clinique.

Les croyances métacognitives, la confiance en soi et la conscience de compétences individuelles jouent un rôle majeur dans la motivation, l'initiation d'actions positives et l'adaptabilité aux défis. La métacognition positive réduit le stress, tandis que l'absence de résilience est liée à des stratégies d'adaptation inappropriées, amplifiant le stress.

En conclusion, la métacognition en milieu clinique renforce la résilience et le sentiment d’appartenance, favorisant des réponses adaptatives, une gestion efficace des situations complexes et la motivation à apprendre en clinique. Des ateliers éducatifs sur la métacognition peuvent renforcer ces compétences, améliorant ainsi la performance clinique en UNI.

RÉFÉRENCE
Soltanian M, Payegozar R, Paran M, Sharifi N. The Relationship between Metacognitive Beliefs with Clinical Belongingness and Resilience among Novice Nurses in Neonatal Intensive Care Units. Nurs Res Pract. 2023 Jun 20;2023:2949772. doi: 10.1155/2023/2949772. 

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