mardi 12 décembre 2023

Aurore Bergé annonce des « travaux d’intérêt général pour les parents défaillants »

Le Monde avec AFP   Publié le 10 décembre 2023

Dans un entretien à « La Tribune Dimanche », la ministre des solidarités détaille également la mise en place d’une commission sur la parentalité, coprésidée par le pédopsychiatre Serge Hefez.

La ministre des solidarités et des familles, Aurore Bergé, le 6 décembre 2023, à l’Elysée. 

La ministre des solidarités et des familles, Aurore Bergé, a confirmé, samedi 9 décembre, dans un entretien à La Tribune Dimanche la mise en place de « travaux d’intérêt général pour les parents défaillants » et la création d’une commission qui fera des « propositions concrètes » pour « relever les défis de la parentalité ».

Dévoilées pour la première fois à la fin d’octobre, ces mesures sont censées répondre à la crise mise au jour par les émeutes de l’été. La « commission scientifique » commencera ses travaux dès lundi, a annoncé, samedi, la ministre. Elle sera coprésidée par le pédopsychiatre Serge Hefez et la spécialiste de la jeunesse Hélène Roques, autrice de Sauvons nos enfants. Rassemblant également « des démographes, des magistrats, des pédopsychiatres, des philosophes », cette instance aura « six mois pour faire des propositions concrètes », destinées à « relever les défis de la parentalité d’aujourd’hui », a déclaré la ministre à La Tribune Dimanche.

L’hebdomadaire précise que les principales pistes de réflexion devraient concerner les options permettant d’épauler les parents dépassés, de dénouer les conflits familiaux et de prendre en charge la violence et les dépendances des jeunes. Le duo, bénévole, sera entouré de médecins, de magistrats et de sociologues, dont la chercheuse Irène Théry, le pédopsychiatre David Cohen ou encore la juge Alice Grunenwald, ajoute le journal.

Des travaux d’intérêt général pour les « parents défaillants »

Parmi les autres mesures confirmées samedi, « des travaux d’intérêt général pour les parents défaillants, le paiement d’une contribution financière pour les parents d’enfants coupables de dégradations auprès d’une association de victimes et une amende pour les parents ne se présentant pas aux audiences qui concernent leurs enfants ». Des dispositifs qui seront mis en œuvre conjointement « avec la première ministre [Elisabeth Borne] et le garde des sceaux [Eric Dupond-Moretti] », a précisé Mme Bergé.

« J’ai une certitude : nous ne pouvons pas nous passer des parents, ni faire sans eux, ni contre eux », a encore dit la ministre, qui commence lundi « un tour de France de la parentalité », avec une première étape près d’Angers. « Il y a clairement un enjeu d’autorité à restaurer, ce n’est ni ringard ni réac de le dire. On voit bien que des parents peuvent être dépassés, déboussolés face aux nouveaux risques : sédentarité, importance grandissante des écrans aussi. Et tous les milieux sociaux sont affectés », a déclaré Aurore Bergé, qui veut « redonner aux parents la place qui leur revient ». Ils « ne peuvent pas être les oubliés de nos politiques publiques ».

La ministre se défend de vouloir « livrer un mode d’emploi, parce qu’il n’y en a pas »« En revanche, nous pouvons accompagner ceux qui se sentent seuls face à des moments de bascule, d’angoisse, ceux qui voient leur autorité disputée par des pseudoexperts qui se déploient sur TikTok », a-t-elle déclaré.

Evoquant « ces mères de famille sortant dans la rue, le soir, pour récupérer leurs enfants et les remettre dans le droit chemin » lors des émeutes de la fin de juin, Aurore Bergé a estimé que « nous ne pouvons pas nous intéresser à la parentalité uniquement face aux crises ».

« Ça signifie quoi être des parents ? Et où est le second parent, souvent le père ? Les pères ne peuvent pas se résumer à une pension alimentaire. La société a fini par s’accommoder du fait que les femmes assument seules certaines missions auprès des enfants », a-t-elle relevé.


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