samedi 25 novembre 2023

Les effets néfastes de « mémoires biologiques » inversés sur deux générations

Jeudi, 23/11/2023

Les effets néfastes de « mémoires biologiques » inversés sur deux générations

Des souris séparées de leur mère à la naissance transmettent la mémoire biologique de l’événement anxiogène aux deux générations suivantes, mais un simple médicament fait disparaître les symptômes associés à cette adversité, montrent les travaux de neuroscientifiques montréalais publiés. Les événements qui se produisent tôt dans la vie peuvent avoir des conséquences longtemps et forger qui nous devenons plus tard, souligne Yves De Koninck, le directeur scientifique du Centre de recherche CERVO, associé à l’Université Laval, et l’un des principaux auteurs de l’étude, avec le psychiatre et neurobiologiste Marco Battaglia.

En 2003, les travaux des chercheurs Moshe Szyf et Michael Meaney, du Centre de recherche de l’Institut Douglas, montraient que de jeunes rats qui avaient été suffisamment léchés par leur mère étaient, à l’âge adulte, beaucoup plus calmes que ceux qui avaient été moins choyés. Ces chercheurs avaient aussi montré que l’administration de méthionine, un acide aminé, dans le cerveau des rats choyés modifiait l’expression de certains récepteurs, ce qui menait à une hausse de la production d’hormones de stress. Ainsi, les rongeurs calmes devenaient beaucoup plus agités. Une étude publiée en 2021 par certains auteurs participant à ces nouveaux travaux avait montré que des souris séparées de leur mère et soignées à plusieurs reprises par d’autres souris, au début de leur vie, présentaient une expression accrue d'ASIC1. Ce gène est important puisqu’il aide à détecter les changements de pH dans le système nerveux.

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