vendredi 6 octobre 2023

Prison : la Cour des comptes dénonce à son tour la surpopulation carcérale

Alexandre Fache  le 5.10.23 



La « surpopulation carcérale persistante » de la France s’explique par une politique pénale de plus en plus répressive et la difficulté à mettre en œuvre les aménagements de peine, avance l’institution dans un rapport publié jeudi 5 octobre.

Contrairement aux habitudes, le gouvernement ne trouvera, dans le dernier rapport de la Cour des comptes consacré à la « surpopulation carcérale », rendu public jeudi 5 octobre, ni pistes concrètes d’économies budgétaires, ni injonctions à mieux maîtriser la dépense publique.

Le coût global de « la politique d’exécution des peines d’incarcération », calculé à grand-peine et évalué à 4 milliards d’euros – tout de même – en 2021 (+12 % par rapport à 2019), n’est pas considéré comme un problème en soi par l’institution, qui ne fustige pas non plus l’objectif fixé par la Chancellerie de créer 15 000 nouvelles places de prison d’ici 2027. Pourtant, c’est un document (au fond) très critique sur la politique pénale menée depuis des années et ses conséquences sur l’engorgement « considérable » des prisons françaises, qu’a mis sur la table la juridiction financière.

Avec un pic de 73 699 détenus, pour un nombre de places opérationnelles de 60 562, la « densité carcérale » a de fait battu un nouveau record en juillet dernier, atteignant 121,7 %. Et même 143 % dans les maisons d’arrêt, ces établissements qui accueillent les personnes placées en détention provisoire et les courtes peines.

Un « niveau inégalé », qui « expose les détenus, comme les personnels (…) à des tensions quotidiennes, la promiscuité et des risques de violence accrue », note le rapport, et vaut à la France des condamnations régulières devant la Cour européenne des droits de l’Homme pour conditions de détention indignes.

Lire la suite ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire