jeudi 28 septembre 2023

Le Planning familial et «Sex Education» s’allient pour répondre aux questions des ados

par Marlène Thomas  publié le 21 septembre 2023

A l’occasion de la dernière saison de la série inclusive et drôle sur la vie sexuelle des lycéens, l’association s’associe à Netflix pour mettre en avant son numéro vert. Et pallier le manque d’infos à l’école.

C’est la collaboration qu’on n’avait pas vu venir. Le Planning familial s’associe avec Netflix dans le cadre de la diffusion de la quatrième et dernière saison de la série à succès Sex Educationdiffusée à partir de ce jeudi 21 septembre. Mise en ligne en janvier 2019, inclusive et désinhibante, la série traite de nombreuses problématiques liées à la sexualité. Vaginisme, homosexualité, plaisir féminin, asexualité ou encore avortement sont abordés via les voix d’Otis (joué par Asa Butterfield), fils d’une sexologue, de Maeve (Emma Mackey), la rebelle qui organise des consultations de sexologie dans les toilettes désaffectées du lycée ou encore d’Eric (Ncuti Gatwa), adolescent solaire assumant son homosexualité dans sa famille très religieuse.

«Depuis 2019, les jeunes en parlent, les parents (dont les positionnements sont aussi décortiqués dans la série) en parlent. On trouve le support intéressant, c’est devenu une source d’information, un objet de débats, de réflexions, d’échanges», explique Sarah Durocher, présidente du Planning, saluant une série «plutôt inclusive et qui dit les mots».

«Comment je sais si j’aime les filles ou les garçons ?», «les préliminaires, c’est du sexe ?»… une série de cinq affiches, reprenant des questions que peuvent se poser les personnages de la série (et faisant directement écho à celles que se posent les adolescents et adolescentes), vont être diffusées dans toute la France ces prochains jours sous le slogan «c’est la dernière saison, mais l’éducation sexuelle continue avec le Planning familial». Une manière de renvoyer vers le numéro vert de l’association, anonyme et gratuit, permettant d’aborder depuis 2015 toutes sortes de questions sur la sexualité, la contraception et l’avortement (0 800 08 11 11).

Cette campagne de communication nommée «Hotline Sex Education», que Netflix a décliné sous différentes formes à chaque saison (vidéo YouTube, manuels distribués gratuitement, jeu de cartes) avec un enjeu d’image qu’on ne peut pas nier, fait double emploi pour l’association. «On a un manque criant de moyens pour diffuser le numéro vert, on demande une campagne nationale sur ce numéro depuis des années sans l’obtenir. Cette campagne est une belle opportunité pour le faire connaître. On a envie qu’encore plus de jeunes osent nous appeler», concède Sarah Durocher.

Cette campagne vient aussi combler les manques de l’Education nationale. Un audit de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, remis en 2021, a démontré que vingt ans après l’entrée en vigueur de la loi de 2001, seuls 15 % des élèves ont bénéficié des trois séances obligatoires de l’école élémentaire au lycée, moins de 20 % au collège. Les créateurs de contenu Shera Kerienski, Meryl Bie, Ben Névert, Edward Sad, Anissa Maille participent aussi à cette opération via des vidéos qui seront postées dans les cinq prochains jours. Sous la forme de micro-trottoir, ils sont allés recueillir les questions que les jeunes n’ont jamais osé poser sur la sexualité et leurs relations affectives. Au regard de la non-application de la loi, nul doute qu’elles sont nombreuses.


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