lundi 4 septembre 2023

Euthanasie pour des troubles psychiatriques : « Quand les portes seront ouvertes, il sera trop tard »

  • Faroudja Hocini et Bruno Dallaporta, 

Alors que la France envisage de légaliser l’euthanasie, deux médecins réfléchissent aux risques pour les patients en psychiatrie d’une dépénalisation de toute « aide à mourir », même s’ils en étaient d’abord exclus. Ils s’appuient sur les exemples venus de l’étranger pour dénoncer de graves dérives possibles.

On peut s’interroger sur le silence des psychanalystes dans le débat sur les questions de fin de vie. Il s’agit tout de même d’un événement considérable dans l’histoire de l’humanité : lever l’interdit de donner la mort. Il se peut d’abord que la plupart des psys, comme la majorité des soignants et du grand public, confondent les cinq cas unissant l’acte médical et la mort. Les amalgames sont nombreux : par exemple, on confond trop souvent sédation profonde et euthanasie, arrêt de traitement vital et aide au suicide.

Là réside l’un des problèmes de ce « débat » sociétal où la confusion empêche toute réflexion : on réclame à grands cris la dépénalisation de « l’aide à mourir » alors que nous disposons de bonnes pratiques légales mais qui sont mal connues, mal enseignées, mal appliquées, faute de décisions politiques ad hoc.


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