vendredi 18 août 2023

"J'étais comme une bête traquée" : des victimes de violences conjugales racontent le cyberharcèlement exercé par leur conjoint

Marion Bothorel   Publié 

Chaque année, 120 000 femmes portent plainte pour violences conjugales et, parmi elles, neuf sur dix sont victimes de cyberviolences. Six d'entre elles témoignent de cette surveillance sans répit.

Les auteurs de violences conjugales utilisent parfois des logiciels espions pour traquer les moindres faits et gestes de leurs victimes. (JEREMIE LUCIANI / FRANCEINFO)

"Il était trop fort. Il savait tout sur moi, sur ce que je pensais. C'est comme s'il lisait dans ma tête. En fait, il lisait juste dans mon téléphone." Depuis 2016, et surtout depuis leur séparation en 2019, l'ex-conjoint de Lili* lui inflige violences physiques, psychologiques, mais aussi numériques. 

Comme elle, chaque année, plus de 200 000 femmes sont victimes de violences conjugales en France. Parmi elles, neuf sur dix subissent des cyberviolences, selon une étude du centre Hubertine Auclert. Six femmes racontent à franceinfo comment leur compagnon ou ex-compagnon a pris le contrôle de leur smartphone pour les harceler.


"Il a installé un logiciel espion dans mon téléphone, affirme Lili. Il avait accès à distance à mes messages, mes e-mails, mes conversations sur toutes les applications, avec quelques minutes seulement de décalage." Cette surveillance numérique se matérialise aussi dans le monde réel. "Je le découvrais à des endroits qu'il n'était pas censé connaître", témoigne cette trentenaire du nord de la France.


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