mardi 28 mars 2023

L’institut Philippe-Pinel demande un autre mois pour évaluer Pierre Ny St-Amand

 LEDEVOIR

Jacob Serebrin - La Presse canadienneà Laval
28 mars 2023
QUEBEC

Des peluches et des jouets ont été placés près de la garderie du quartier Sainte-Rose où deux enfants de quatre ans sont morts et six autres enfants ont été blessés, en février 2023.

Jacques Nadeau Archives Le Devoir Des peluches et des jouets ont été placés près de la garderie du quartier Sainte-Rose où deux enfants de quatre ans sont morts et six autres enfants ont été blessés, en février 2023.

L’institut Philippe-Pinel dit avoir besoin de plus de temps pour évaluer l’état mental de l’homme accusé d’avoir tué deux jeunes enfants en fonçant avec son autobus sur une garderie de Laval, en février.

L’institut montréalais de psychiatrie légale avait été chargé par le tribunal il y a un mois d’évaluer l’état mental dans lequel se trouvait Pierre Ny St-Amand au moment des crimes qui lui sont reprochés, le 8 février dernier. L’hôpital devait remettre son rapport au tribunal mardi, rapport qui doit déterminer si l’homme pourrait être considéré comme criminellement responsable de ses actes commis ce jour-là.

Mais dans une lettre au tribunal, l’institut Philippe-Pinel a indiqué mardi matin que compte tenu de la nature de l’infraction et de la « complexité du tableau clinique », il lui fallait encore 30 jours pour procéder à cette évaluation.

La Dre Kim Bédard-Charette, médecin légiste psychiatre, a souligné par ailleurs la « collaboration exemplaire » de M. St-Amand.

Après une brève audience au palais de justice de Laval, mardi matin, la procureure Karine Dalphond a déclaré aux journalistes qu’elle ne savait pas si l’incapacité de terminer l’évaluation était liée uniquement aux détails de l’affaire ou si d’autres facteurs, tels que des retards causés par une pénurie de personnel spécialisé, pouvaient avoir joué un rôle.

L’accusé a déjà été jugé apte à subir son procès, le 24 février dernier, après une première évaluation psychiatrique. Mais la défense avait demandé au tribunal une évaluation de son état mental au moment des faits reprochés.

« J’ai des motifs raisonnables de croire que, soit au niveau des faits, au niveau des conversations que j’ai eues avec M. St-Amand ou encore avec les derniers éléments du rapport qu’on a eu sur l’aptitude [à subir son procès], […] peut-être que sa responsabilité criminelle n’a pas été engagée pour cause de troubles mentaux », avait expliqué son avocat, Julien Lespérance Hudon, à la sortie de l’audience du 24 février dernier.

Distinguer le bien du mal

La procureure Dalphond a expliqué mardi qu’en gros, il s’agit de déterminer si l’accusé était capable de faire la différence entre le bien et le mal au moment des faits.

Le chauffeur de la Société de transport de Laval a été arrêté après que son autobus s’est encastré dans une garderie du quartier Sainte-Rose. Maëva David et Jacob Gauthier, tous deux âgés de quatre ans, ont été tués dans la tragédie ; six enfants ont aussi été blessés.

L’homme de 51 ans est accusé de deux chefs de meurtre au premier degré ainsi que de sept autres chefs, dont tentative de meurtre et voies de fait graves.

Lors de sa comparution de mardi, il était escorté par quatre agents correctionnels et un gardien de sécurité du palais de justice de Laval. Il a démontré peu d’émotion alors qu’il se tenait dans le box des accusés, les mains menottées devant lui. Il fixait surtout son regard sur l’écran placé devant le box, où son avocat participait à l’audience en visioconférence.

Il n’y a eu aucune opposition à la requête par laquelle l’institut Philippe-Pinel a demandé la prolongation d’un mois de l’évaluation psychiatrique. La prochaine audience a donc été fixée au 26 avril. L’accusé est détenu à l’institut depuis le 23 février.


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