mardi 14 mars 2023

QUAND LES ENFANTS VONT MAL : COMMENT LES AIDER ?


 




NOTE DE SYNTHESE

Rapport adopté le 7 mars 2023

L’étude HCFEA des bases de données de santé entre 2014 et 2021 montre que la consommation de psychotropes chez l’enfant et l’adolescent a augmenté de +48,54% pour les antipsychotiques ; +62,58% pour les antidépresseurs ; +78,07% pour les psychostimulants ; +27,7% pour les anticholinergiques ; +9,48% pour les dopaminergiques ; +155,48% pour les hypnotiques et sédatifs.

La prévalence de consommation en population pédiatrique entre 2010 et 2021 a, elle, augmenté de +35% pour les hypnotiques et les anxiolytiques ; de +179% pour les antidépresseurs, +114% pour les antipsychotiques ; et +148% pour les psychostimulants. Pour la seule année 2021, l’augmentation est de +16% pour les anxiolytiques ; de +224% pour les hypnotiques ; de +23% pour les antidépresseurs, et de +7,5% pour les antipsychotiques

Ce phénomène de sur-médication ne concerne pas des cas isolés mais bien des dizaines de milliers d’enfants. Ces niveaux d’augmentation sont sans commune mesure (2 à 20 fois plus élevés) avec ceux observés au niveau de la population générale. Les enfants sont donc nettement plus exposés que les adultes à la souffrance psychique et aux difficultés psychologiques, mais aussi à la médication.

Alors qu’à l’étranger, on observe des effets de pallier voire une diminution de la médication chez les plus jeunes, on constate en France entre 2010 et 2019 que les prescriptions de méthylphénidate (ritaline) ont augmenté de +116%, alors que les consultations en CMPP ont été divisées par 4.

Pour contrer l’effet ciseau entre l’augmentation de la demande d’aide et le déficit chronique de l’offre de soin, l’augmentation des pratiques médicamenteuse, antérieure à la crise sanitaire, met à mal les réglementations des autorités de santé. Elle fait craindre un risque de substitution des aides psychothérapeutiques, éducatives et sociales recommandées en première intention, par des pratiques médicamenteuses.

Le Haut Conseil alerte avec force sur l’urgence de moyens suffisants dédiés aux approches pédopsychiatriques de proximité et pluridisciplinaires, et aux offres psychothérapeutiques, éducatives et sociales destinées à l’enfant et à la famille qu’elles soutiennent.

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