mardi 24 janvier 2023

Suicide de Lucas : la difficile prise en compte du harcèlement scolaire envers les élèves LGBT+ dans les collèges

Clément Parrot  Publié 

Après la mort tragique de cet adolescent de 13 ans, franceinfo a voulu comprendre comment les collèges luttent contre les problèmes de harcèlement scolaire liés à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre.

Lucas, 13 ans, a été victime de harcèlement en raison de son homosexualité. Il a mis fin à ses jours, le 7 janvier, à Golbey (Vosges). (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO)

Lucas, 13 ans, a été victime de harcèlement en raison de son homosexualité. Il a mis fin à ses jours, le 7 janvier, à Golbey (Vosges). (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO)

Après la mort tragique de cet adolescent de 13 ans, franceinfo a voulu comprendre comment les collèges luttent contre les problèmes de harcèlement scolaire liés à l'orientation sexuelle ou à l'identité de genre.

"L'homophobie tue", a rappelé non sans émotion Pap Ndiaye, mercredi 18 janvier, devant les sénateurs. Le ministre de l'Education nationale était interrogé sur l'histoire du jeune Lucas, 13 ans, qui s'est suicidé début janvier à Golbey (Vosges). Selon ses proches, l'adolescent était victime de moqueries et d'insultes à caractère homophobe de la part d'autres élèves. Au collège, environ 10% de jeunes sont victimes de harcèlement chaque année. Et les jeunes LGBT+ sont des cibles particulièrement exposées.

"L'orientation sexuelle est souvent un point d'appui des auteurs de harcèlement, comme l'apparence physique, l'origine, la condition sociale", a reconnu Pap Ndiaye au Sénat. Selon le rapport 2022 de l'association SOS homophobie (document PDF), les manifestations hostiles en milieu scolaire viennent majoritairement des autres élèves (63%), mais peuvent aussi être le fait de membres de la direction de l'établissement (26%) ou d'enseignants (21%). Cette haine ou ce rejet de l'autre ont des conséquences. Plusieurs études compilées en 2014(document PDF) par Santé publique France (alors sous le nom de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) montrent qu'un jeune LGBT+ se retrouve 2 à 7 fois plus exposé au risque de suicide qu'un jeune hétérosexuel du même âge.

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