jeudi 10 novembre 2022

« Il y a un problème d’attractivité, mais travailler en prison, c’est super »

Catherine Moréas  7 novembre 2022

France Alors que l’Observatoire international des prisons a publié l’été dernier, à l’issu d’une enquête de plusieurs mois, un rapport sur l’état des lieux de l’accès aux soins spécialisés en prison [1], nous avons interrogé la Dr Béatrice Carton, 54 ans, présidente de l’Association des professionnels de santé exerçant en prison (ARSEP) sur son expérience en maison d’arrêt. Forte de ses 21 années d’expérience en milieu pénitentiaire, cette généraliste de formation qui exerce comme médecin hospitalier détaché à la maison d’arrêt de Bois-d’Arcy et à la maison d’arrêt pour femmes de Versailles décrit les spécificités de la médecine pénitentiaire, l’accès aux soins par temps de Covid et les difficultés d’attractivité de l’exercice en prison. Malgré des conditions difficiles, elle revendique « un métier super » et explique pourquoi.

Dr Béatrice Carton

Medscape France : Comment en êtes-vous arrivée à travailler en prison ?

Dr Béatrice Carton : J’ai d’abord travaillé à l’hôpital dans un service de médecine en tant qu’assistante et j’ai fait quelques remplacements de médecine générale en ville. Comme beaucoup de mes collègues qui exercent en milieu pénitentiaire, je suis arrivée ici par hasard. En fait, nous sommes des médecins hospitaliers détachés en unité sanitaire en milieu pénitentiaire. Un poste s’est libéré. Je me suis dit que j’allais essayer pendant quelques années et cela fait 21 ans !

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