mardi 11 octobre 2022

Témoignages : le soin infirmier, une profession de foi

 FEMINA

Saskia Galitch  10 oct. 2022

Le monde des professionnel-le-s de la santé ne va pas bien. Et ce malgré un net regain d’intérêt pour la profession d’infirmier et d’infirmière lié au Covid (qui s’est traduit par un retour au travail de personnes ayant arrêté et un pic d’inscriptions dans les hautes écoles de santé) puis par un oui à plus de 61% à l’initiative «Pour des soins infirmiers forts» le 28 novembre 2021. En témoignent ces quelques chiffres du rapport 2021 de l’Observatoire de la santé: en Suisse, 36% des soignant-e-s quittent leur métier entre 20 et 24 ans, soit peu de temps après avoir achevé leur formation, 42,5% arrêtent avant l’âge officiel de la retraite et, chaque mois, quelque 300 soignant-e-s raccrochent leur blouse. Les conséquences de cette hémorragie? Le nombre de postes vacants a grimpé de plus de 20% dans les six premiers mois de l’année et, fin juin 2022, il manquait 7500 infirmières et infirmiers dans le pays.

En cause: des conditions de travail pour le moins compliquées, souligne Sophie Ley, présidente de l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI). Et de citer, par exemple, une (sur)charge émotionnelle, des plannings rarement compatibles avec une vie de famille, une pénurie de crèches ou des horaires de garde d’enfants inadaptés aux besoins, un sous-effectif chronique générant surmenage et/ou burn-out, un manque cruel de reconnaissance, pas assez de temps à passer avec les patient-e-s ou pour encadrer correctement les stagiaires ou encore des salaires indécemment bas en regard des responsabilités assumées… Bref, un tableau clinique peu réjouissant. Voire «catastrophique», déplore Sophie Ley.

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