samedi 6 août 2022

Anxiété, dépression, phobies… À Strasbourg, structures d’accueil et services hospitaliers débordés par le mal-être croissant des jeunes

par Nicolas Cossic   Publié le 3 août 2022.

Les troubles psychiques, gestes ou idées suicidaires explosent chez les adolescents et les étudiants. Face à l’ampleur inédite du problème, les services hospitaliers et les structures d’accueil et de prévention frôlent le point de rupture. 

Au Centre d’accueil médico-psychologique pour adolescents (Campa) des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), quatre-vingt noms figurent sur la liste d’attente. « C’est inédit », pose Julie Rolling, pédopsychiatre au service psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent des HUS. « Du matin au soir », des jeunes de 12 à 18 ans affluent pour consulter. Ils sont atteints d’anxiété, de dépression, de phobies. Des troubles qui, parfois, aboutissent à des gestes suicidaires. Selon le docteur Rolling, face à cette « vague », les services de soins sont « sursaturés ».

Peintures réalisées par des adolescents accueillis au sein du service psychothérapique pour enfants et adolescents des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)

Mis en lumière pendant deux années de pandémie, le mal-être d’une génération toute entière – enfants, adolescents, étudiants – enfle. « En psychiatrie, les conséquences arrivent toujours dans un deuxième temps. Là, on est dans une phase de plateaux, qui ne redescend pas », constate Julie Rolling. 

La défenseure des droits, Claire Hédon, s’est saisie de cette situation, en appelant la Première ministre, le 2 juin 2022, à mettre en place un « plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes ». La tendance, nationale, se confirme localement. Tous les indicateurs sont au rouge.

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