jeudi 28 juillet 2022

Le manque de moyens consacrés aux infirmiers a un impact direct sur la mortalité des patients aux soins intensifs

Par Sophie Mergen   26 juil. 2022 

BELGIQUE

C'est le constat interpellant que dressent plusieurs chercheurs belges, suite à une vaste étude menée dans dix-sept hôpitaux du pays.

En filigrane, cette question : le montant investi par les hôpitaux dans leurs infirmiers a-t-il un impact sur la santé des patients? 

Durant un an, des chercheurs ont passé à la loupe pas moins de 18 000 séjours hospitaliers en soins intensifs, en comparant les hôpitaux qui investissent beaucoup dans leurs ressources infirmières à ceux qui investissent peu. 

Les résultats sont sans appel: les hôpitaux qui dépensent le plus d'argent pour leurs infirmiers affichent un taux de mortalité significativement plus bas. Ce taux de mortalité chute même de 20% par rapport aux hôpitaux qui consacrent peu d'argent à leurs ressources infirmières.

C'est un message fort adressé à nos hôpitaux et nos politiques

A l'origine de l'étude, un collectif de chercheurs belges emmené par Arnaud Bruyneel, infirmier spécialisé en soins intensifs et doctorant en Santé publique à l'Université Libre de Bruxelles. "Plus le budget consacré aux infirmiers est important, plus l'hôpital peut engager, et plus le nombre d'équivalents temps plein par patient est donc élevé" explique-t-il. "On peut aussi supposer que là où le budget est le plus important, les infirmiers sont plus qualifiés, plus spécialisés et plus expérimentés, ce qui explique qu'ils coûtent plus cher à l'hôpital". 

Premier enseignement: moins il y a d'infirmiers par patient, plus le taux de mortalité est important. Cette étude vient donc confirmer d'autres études internationales, publiées dans des revues prestigieuses comme The Lancet. Ces études démontraient déjà que chaque patient ajouté à une infirmière augmentait de 7% le risque de mortalité. 

Lire la suite ...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire