dimanche 3 juillet 2022

« La Fabrique du soin », l’hôpital fracassé

Par Anne Crignon   Publié le 2 juillet 2022

« Le Fabrique du soin » (© La Clairière Ouest et Crestar Production)

Le CHU de Clermont-Ferrand abîmé comme les autres par la financiarisation sourde du secteur de la santé se raconte à la première personne dans un documentaire engagé et sensible.

On croit à tort depuis des années que le petit monde effervescent comme l’aspirine qui déploie des banderoles «  En grève » aux fenêtres des hôpitaux nous parle de ses conditions de travail. Or c’est de tous qu’il parle « et de la rupture de soins qui est en train de nous tomber dessus », comme l’a déclaré Marion Angelosanto au jour de la réception de son prix au Festival international du Grand Reportage d’Actualité (Figra) pour cette « Fabrique du soin ». Récompensée pour son excellence autant que pour le beau regard décalé qu’elle porte sur les choses, Marion Angelosanto a eu cette idée peu banale : faire de l’hôpital le personnage central du film et non d’un soignant ou de plusieurs comme c’est l’usage.

Une mise à mort par asphyxie budgétaire

Le CHU de Clermont-Ferrand parle donc ici à la première personne (l’écrivain Daniel Pennac lui prête sa voix). Il dit l’effroi ressenti face à sa mise à mort par asphyxie budgétaire et désinvolture administrative, raconte l’injustice de se voir euthanasié à petit feu sans avoir signé aucun consentement, d’être privé d’oxygène (absence de budget à la hauteur) et amputé de ses organes (fermeture de services).



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