vendredi 18 mars 2022


Bonjour,


Depuis quelques jours, pour tenter de prendre un peu de recul par rapport à l’actualité, je lis un livre vieux de deux mille quatre cents ans : La Guerre du Péloponnèse, de Thucydide. Ce classique de l’Antiquité, qui est autant un texte d’histoire qu’un traité de philosophie politique, raconte près de trente ans de conflits entre Athènes et Sparte, avec leur cohorte de cités alliées, de -431 à -404. Je l’ai acheté sur les conseils d’un ami, à qui je demandais “quelque chose sur la guerre, mais qui me paraisse très loin de nous”. Des hoplites, des bateaux à voile, des oracles qu’on consulte avant de lancer l’assaut… Je pensais sincèrement être dépaysée. Et pourtant, le premier chapitre m’a stupéfaite tant les faits rapportés font écho à l’actualité.


L’histoire est celle-ci. Potidée, petite ville tiraillée entre l’influence d’Athènes et de Corinthe (alliée de Sparte), craint pour sa sécurité : Athènes exige qu’elle détruise ses murailles, alors même qu’un traité de non-agression est censé protéger Potidée. Aux yeux des Corinthiens, c’est le signe qu’Athènes souhaite entrer en guerre, non seulement avec Potidée mais avec les autres cités alliées. Athènes s’en défend, bien sûr, mais la pression qu’elle exerce sur une ville sous protection corinthienne agite les esprits. Ne faudrait-il pas entrer en guerre avant qu’Athènes agresse Potidée et devienne trop puissante ? Thucydide rapporte, sur un mode imaginaire, mais sans doute assez juste historiquement, les débats qui ont lieu dans chaque cité à ce sujet.


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