lundi 14 février 2022

Répercussions psychologiques du DT1 : « les premières fois sont toutes des étapes clés »

Aude Lecrubier  15 février 2022

 « La vie avec le diabète n’est pas un long fleuve tranquille… La survenue, puis la présence du diabète chez un enfant ou un adolescent ne peut être vécue comme une situation banale », souligne l’association d’Aide aux Jeunes Diabétiques (AJD). Quel est le retentissement psychologique de la maladie sur les patients et leurs proches ? Y-a-t-il des étapes clés de la vie des patients atteints de diabète qui nécessitent une attention particulière ? Nadine Hoffmeister est psychologue à l’AJD où elle propose un accompagnement psychologique, complémentaire à la prise en charge hospitalière, aux patients diabétiques et à leurs parents. Elle répond à nos questions.

Medscape édition française : Y-a-t-il plus de troubles psychologiques chez les diabétiques de type 1 que dans la population générale ?

Nadine Hoffmeister : En soi, vivre avec une maladie chronique n’est pas quelque chose qu’il faut considérer comme une fragilité psychologique de fait. Les risques de dépression et de troubles alimentaires existent de toute façon de façon majorée à l’adolescence.

"Vivre avec une maladie chronique n’est pas quelque chose qu’il faut considérer comme une fragilité psychologique de fait." 

Bien sûr, il est certain que vivre avec un diabète peut provoquer des fragilités psychologiques. Evidemment, il existe un risque de trouble alimentaire parce qu’on est constamment en train de contrôler ce que l’on mange. Aussi, le risque de dépression est majoré parce que vivre avec un diabète est quelque chose de lourd. Mais, l’impact de la maladie va dépendre énormément de l’environnement, du suivi, de la bienveillance de tous.

Y-a-t-il des étapes clés de la vie des patients DT1 qui méritent une attention particulière sur le plan psychologique ? 

N. H. : La particularité du diabète de type 1 est qu’il survient à tous les âges. Cela peut être chez un tout petit comme chez un adolescent ou un jeune adulte. Dans ce cadre-là, les « premières fois » sont toutes des étapes clés. Cela va de l’annonce, bien sûr, à l’entrée à l’école si le diabète s’est déclaré tout jeune, au premier gouter d’anniversaire, à l’arrivée au collège ou au lycée qui sont des environnements où les jeunes sont un peu plus livrés à eux-mêmes, aux premières vacances sans la famille, à la première soirée, à un changement de traitement… passer des injections à la pompe par exemple implique une adaptation technique mais aussi psychologique. Il faut savoir intégrer cette machine qui est constamment accrochée à soi, se l’approprier pour la considérer comme la sienne, comme une alliée. Ce n’est pas si simple.

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