samedi 12 février 2022

Crise des opiacés aux Etats-Unis : des groupes pharmaceutiques vont verser 665 millions de dollars aux Amérindiens

Le Monde avec AFP  Publié le 01 février 2022

La crise des opiacés, à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en vingt ans aux Etats-Unis, a déclenché une salve de litiges dans le pays émanant de victimes directes et de nombreuses collectivités.

Les tribus amérindiennes ont été particulièrement touchées. Le groupe pharmaceutique Johnson & Johnson et trois grands distributeurs américains de médicaments ont accepté de leur verser 665 millions de dollars (590 millions d’euros) pour solder les poursuites liées à la crise des opiacés, selon un accord déposé, mardi 1er février, auprès d’un tribunal.

Cette somme s’ajoute à l’accord séparé conclu par les trois distributeurs, McKesson, AmerisourceBergen et Cardinal Health, avec la tribu Cherokee en septembre pour 75 millions de dollars.

La crise des opiacés, à l’origine de plus de 500 000 morts par overdose en vingt ans aux Etats-Unis, a déclenché une salve de litiges dans le pays émanant de victimes directes et de nombreuses collectivités (villes, comtés, Etats…). Les tribus amérindiennes ont notamment souffert du plus haut taux d’overdoses par opiacés par habitant, rappelle l’accord.

Le document précise :

« Pour cette raison, les gouvernements tribaux à travers les Etats-Unis ont dû dépenser des sommes considérables pour couvrir les coûts de la crise des opiacés, y compris des coûts plus élevés pour les soins de santé, les services sociaux, de protection de l’enfance, d’application de la loi. »

Toutes les tribus concernées par l’accord

Toutes les tribus reconnues par le gouvernement américain, 574 au total, pourront participer à l’accord, même si elles n’ont pas engagé de poursuites judiciaires, souligne le document.

A l’été 2021, AmerisourceBergen, Cardinal Health, McKesson et Johnson & Johnson avaient accepté de payer 26 milliards de dollars pour solder des milliers de litiges dans le cadre d’un accord.

Johnson & Johnson a précisé mardi que les 150 millions de dollars que l’entreprise avait accepté de verser sur deux ans dans le cadre de l’accord avec les tribus amérindiennes seraient retirés de cet accord plus global. Le groupe a également souligné que ce dernier ne constituait pas « une admission de responsabilité ou d’acte répréhensible ». L’entreprise « continuera de se défendre contre tout litige que l’accord final ne résoudra pas », a ajouté Johnson & Johnson dans un message.

Sollicitées par l’Agence France-Presse, les autres entreprises n’ont pas précisé dans l’immédiat si les 440 millions qu’elles avaient accepté de verser collectivement aux tribus amérindiennes sur sept ans faisaient partie de l’accord à 26 milliards.


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