samedi 8 janvier 2022

Le Dry January face aux lobbies

LE 04/01/2022

À retrouver dans l'émission

ENTENDEZ-VOUS L'ÉCO ?

par Tiphaine de Rocquigny

La montée en puissance des initiatives telles que le Dry January ou la mise en place de politiques de santé publique prouvent une réelle prise de conscience sociétale autour des conséquences de l'alcool. Cependant, en France, il occupe encore une place économique, politique et culturelle forte. 

Henri de Toulouse-Lautrec, à l'image de cette peinture faite au Cafe La Mie en 1891, a souvent mis en scène l'alcool et le monde de la nuit dans ses oeuvres
Henri de Toulouse-Lautrec, à l'image de cette peinture faite au Cafe La Mie en 1891, a souvent mis en scène l'alcool et le monde de la nuit dans ses oeuvres Crédits :  Picturenow - Getty

Emmanuel Macron, président de la République, aurait avoué boire du vin “le midi et le soir”, portant ainsi sa consommation d’alcool à 14 verres par semaine. Ce niveau de consommation est de quatre verres supérieure aux recommandations des experts indépendants réunis par Santé Publique France et qui ont défini un seuil limite de 10 verres standard, soit 100 grammes d’alcool pur à ne pas dépasser pour que l’alcool n’impacte pas trop sa santé.

Selon une étude de 2018 du statisticien britannique David Spiegelhalter, professeur à la Cambridge University, chaque verre, au-delà des 10 par semaine, raccourcissait la vie de 15 minutes. Cependant, ces seuils limites varient selon les pays. La Corée du Sud, le Japon, l’Espagne ou l’Estonie suggèrent qu’il ne faut pas dépasser 40 grammes d’alcool pur… par jour, soit 280 grammes par semaine.
Malgré le caractère quelque peu arbitraire de ces niveaux de consommation "raisonnable", celle-ci reflète dans tous les cas l’impact négatif de l’alcool sur la santé des individus et la nécessité de mettre en place des politiques permettant de limiter les abus ; d’autant qu’en France, l’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac.

Selon Pierre Kopp, "il faut sortir de cette idée que les américains auraient forcément une consommation irresponsable par rapport aux français qui, avec leur culture du vin, boiraient avec modération. Quand on voit qu'il y a chaque année 41 000 décès des conséquences de l'alcool en France, on voit bien qu'il ne s'agit pas de consommation plaisir".  

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